Le CBD, qui a fait sensation dans la région administrative spéciale de Chine il y a deux ans, est désormais considéré comme une « drogue dangereuse ». De nombreuses entreprises ont dû fermer leurs portes.
A partir de ce 1er février, consommer un produit contenant du CBD sera aussi légal que consommer de l’héroïne ou de la cocaïne à Hong Kong. La Région administrative spéciale de Chine a décidé de classer la molécule, qui n’est pas considérée comme un psychotrope, comme une « drogue dure », selon CNN.
En lien avec une loi votée par les parlementaires hongkongais en juin dernier, qui entre en vigueur mercredi, la possession et la consommation de CBD est désormais passible de 7 ans de prison et d’une amende de 1 million de dollars hongkongais (environ 117 000 euros). Les personnes qui produisent, importent ou exportent du CBD peuvent-elles être condamnées à la prison à vie.
« Il y a une chance que vous soyez arrêté »
La décision devrait également s’appliquer aux voyageurs étrangers qui ont des produits à base de CBD dans leurs bagages. « La possession de tout produit contenant du CBD est illégale, il y a donc une chance que vous soyez arrêté », a déclaré Brian Chan Kai-Ho, chef du département des passagers aériens aux douanes de Hong Kong, cité par le South China Morning Post.
Alors que le nombre de passagers aériens dans la ville portuaire devrait augmenter en lien avec l’assouplissement des restrictions sanitaires imposées à Pékin, les douanes locales ont indiqué qu’elles augmenteront l’utilisation des rayons X et des scanners ioniques pour détecter la présence de CBD.
Cette décision met un coup d’arrêt brutal à l’activité CBD, qui était en plein essor dans la ville portuaire depuis deux ans, rapporte CNN. La molécule, qui est vendue dans les pâtisseries, les boissons ou encore sous forme d’huile, est présentée par ses promoteurs comme ayant des propriétés relaxantes pouvant aider les personnes souffrant de troubles du sommeil, par exemple.
77.000 produits restitués
Les cafés, bars et magasins qui proposaient auparavant ces produits n’avaient que quelques mois pour s’adapter ou fermer leurs portes. « C’est vraiment dommage car c’est définitivement une occasion manquée », a déploré Luke Yardley, qui commercialise certaines boissons à base de CBD, auprès de CNN. Ils représentaient 8 % de son chiffre d’affaires.
Les restaurants et bars de la ville, dont le modèle reposait exclusivement sur la molécule, ont dû fermer. Le South China Morning Post révèle que depuis l’annonce de l’interdiction du CBD, des particuliers ont renvoyé aux autorités 77 000 produits en contenant.
Des traces de THC
Les autorités de Hong Kong ont fondé leur décision sur d’éventuelles traces de THC, la principale substance psychoactive du cannabis, dans les produits au CBD. Depuis 2019, les autorités locales ont mené 120 opérations pour mesurer les niveaux de THC dans certains produits, selon CNN.
Dans 4 100 d’entre eux, des traces de THC seraient détectées. En janvier 2022, les douanes de Hong Kong ont arrêté neuf personnes et saisi 25 000 produits après la découverte de THC dans des dérivés du CBD.
En France, en décembre dernier, le Conseil d’État a rendu une décision qui va dans un tout autre sens. Les juges ont finalement annulé un décret gouvernemental interdisant la vente de fleurs et de feuilles de chanvre infusées au CBD.
La vente de produits CBD est également autorisée en France si la teneur en THC ne dépasse pas 0,3 %.