Assemblée : les députés votent pour un encadrement plus strict des centres de santé

Les députés ont voté mercredi en faveur d’un contrôle renforcé des centres médicaux, et notamment d’un agrément préalable par l’ARS de ceux qui dispensent des soins dentaires ou ophtalmologiques. Au départ du projet de loi Fadila Khattabi (Renaissance), des « graves carences » de « certains centres », et des scandales « Dentexia en 2015 » (les centres dentaires low-cost ont été liquidés après de nombreuses plaintes de patients) et « Proxidentaire en 2021 » (des dizaines de patients ont signalé des abus, des mutilations et des abus financiers).

Il ne s’agit « en aucun cas d’embarrasser tous les centres », a souligné le président de la commission des affaires sociales, mais de « personnes de mauvaise volonté » voulant « créer une machine à sous sans se soucier de la qualité des soins ».

Adopté avec 161 voix

Le texte, entériné par le gouvernement et adopté par 161 voix pour et 0 contre (18 abstentions), précise que les centres souhaitant ouvrir et proposer des soins dentaires ou ophtalmologiques soumettent au préalable un « projet de santé », une « déclaration de parenté et une conflit d’intérêts ». .  » de leurs agences de régulation, et « les contrats contraignants que [leurs] instances dirigeantes ont avec des sociétés tierces », pour bénéficier de l’agrément de l’ARS.

Ceci est temporaire (un an) et ne sera rendu permanent qu’après la visite de conformité. Les établissements doivent remettre à l’ARS et aux ordres régionaux du médecin ou du chirurgien-dentiste le contrat et le diplôme de l’aidant employé. Les centres existants auront six mois pour demander l’agrément de leurs soins dentaires et ophtalmologiques.

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Passé un délai de deux ans après le probable passage de la loi, aucun centre ne peut proposer ce type de traitement sans agrément. Il y a 2 544 centres médicaux en France en 2021 selon l’Assurance Maladie. Plusieurs députés ont appelé mercredi le gouvernement à renforcer l’ARS pour mener à bien la mission mandatée par ce texte, qui doit être revu par le Sénat.

Risque d’ « inégalité avec les praticiens libéraux »

Il prévoit également la mise en place d’une « commission médicale » qui sera « responsable auprès de chaque centre de la qualité et de la sécurité des soins » et rendra compte régulièrement à l’ARS. Des sanctions ont également été prévues ou renforcées à l’encontre des dirigeants centraux qui ne rempliraient pas leurs obligations.

« Nous soutenons la philosophie de cette loi », a expliqué la présidence de l’Association des centres de santé dentaire, qui reste « préoccupée » par les risques d' »inégalité avec les praticiens libéraux », et par les retards d’obtention de l’agrément. Selon Agnès Firmin Le Bodo, déléguée ministérielle chargée des Collectivités territoriales et des Professions de santé « plus de 50 centres dentaires devraient être contrôlés pour suspicion de fraude ».