Assurance auto : faut-il vraiment passer à la concurrence pour faire des économies ?

Le marché de l’assurance auto n’a jamais été aussi concurrentiel avec plus d’une centaine de compagnies agréées. Pour autant, le niveau des primes ne cesse d’augmenter. Le changement d’assurance auto est-elle la solution pour payer moins cher ?

Le marché de l'assurance auto n'a jamais été aussi concurrentiel avec plus d'une centaine de compagnies agréées. Pour autant, le niveau des primes ne cesse d'augmenter. Le changement d'assurance auto est-elle la solution pour payer moins cher ?

L’assurance automobile est un marché très concurrentiel avec un chiffre d’affaires annuel de 20 milliards d’euros. Obligatoire pour chacun des 38 millions de véhicules particuliers que compte la France, le contrat d’assurance auto fait saliver les professionnels. La lutte pour gagner des parts de marché conjuguée, depuis plus de 10 ans, à l’émergence de nouveaux acteurs, comme les comparateurs de tarifs, devrait entraîner une baisse des prix, comme dans le secteur de la téléphonie.

Cependant, ce n’est pas le cas. Les primes augmentent d’année en année dans une proportion telle que l’évolution du parc de voitures particulières – 2 millions de véhicules supplémentaires depuis 2012 – ne suffit pas. Le montant des cotisations versées par les assurés s’est élevé à 23 milliards d’euros en 2020, contre 18 milliards 10 ans plus tôt. Sur la même période, le montant moyen annuel des primes est passé de 418 euros à 434 euros hors taxes, selon France Assureurs, avec de fortes disparités selon le véhicule et le niveau d’assurance (responsabilité civile, responsabilité civile ou tous risques).

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De lourds frais de gestion

De lourds frais de gestion

Dans le même temps, une concurrence accrue pourrait avoir des effets négatifs : les assureurs font tout ce qui est en leur pouvoir pour attirer de nouveaux clients ainsi que pour satisfaire leurs portefeuilles. De 2010 à 2020, leurs coûts de gestion et d’acquisition, y compris les coûts des campagnes publicitaires, ont fortement augmenté. Selon un relevé de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) basé sur les déclarations des assureurs, ces dépenses sont passées au total de 3,3 milliards d’euros à 4,6 milliards d’euros par an pour l’ensemble des assureurs. En particulier, France Assureurs estime ces dépenses à 12,40 euros en moyenne pour 100 euros de prime payée.

De même, les entités historiques telles que les mutuelles – Maif, Macif, Maaf, GMF qui gèrent l’un des deux contrats du secteur – supportent souvent des frais de gestion élevés car elles proposent un réseau d’agences de proximité et de nombreux téléconseillers. Tout cela au prix coûtant, en immobilier et en salaires.

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Des nouveaux acteurs qui ne cassent pas les prix

Des nouveaux acteurs qui ne cassent pas les prix

À l’inverse, les néo-assureurs s’appuient sur la publicité en ligne, les données, les réseaux sociaux et l’application mobile de premier plan pour attirer de nouveaux assurés. Le modèle absolu est « Uber Eats ou Netflix ». Outil disponible à tout moment, de grande qualité et prêt à l’emploi immédiat car dans votre poche », explique Christophe Dandois, co-fondateur de Leocare. Mot de passe : expérience client ! Soit « toutes les étapes vécues par le client, de sa première recherche à l’accompagnement en cas de sinistre, car la logique de l’utilisateur n’est pas celle d’un professionnel », explique Marc Bourgois, annonceur et maître de conférences en stratégie à l’université de Paris.

Malgré le prix de départ de 6,63 € par mois, « il n’y a aucune volonté de casser les prix », prévient chez les nouveaux venus Christophe Dandois. Nous voilà. Outre les gadgets, comment les assureurs calculent-ils leurs tarifs ? 50% du portefeuille clients de Leocare est constitué d’assurés tous risques avec une prime moyenne de 497 euros. Chaque nouvel abonnement se voit également offrir une prime mensuelle… selon le profil.

De son côté, Carapass Boursorama, qui a augmenté sa prime moyenne de 2% par an depuis son lancement sur le marché en 2018, a choisi une stratégie adaptée à la clientèle urbaine et jeune de la banque : une prime véhicule fixe et un tarif distance limité à 12 000 kilomètres, pour ne pas voir la facture s’envoler. Prime moyenne ? 270 euros par an… jusqu’au troisième. « Nous n’offrons pas de prime d’entrée et le prix n’est pas négociable », explique Xavier Prin, directeur marketing de la banque internet.

Contrat couplé et offre à vie

Contrat couplé et offre à vie

Chez Maif, le prix du contrat peut baisser de 10 à 15 % pour les clients fidèles qui signent un contrat voiture et un contrat appartement. Chez Generali, nous proposons des remises « à vie » de 100€ pour les doubles abonnements. D’autres assureurs offrent des rabais aux jeunes conducteurs si leurs parents sont eux-mêmes clients. Les assureurs craignent les avantages de cette tranche d’âge.

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Le jeune homme est un « mauvais profil » dans le jargon des assureurs. Cela signifie qu’il comporte statistiquement un risque élevé d’indemnisation longue et coûteuse. En conséquence, il doit souvent payer plus pour son assurance. Selon les données fournies à MoneyVox par le comparateur Assurland.com, le prix de l’assurance responsabilité civile, c’est-à-dire l’assurance minimum requise pour conduire un véhicule, varie de 265 à 550 euros par an, soit entre 22 et 45 euros par mois pour les 23 ans. – étudiant à l’année conduisant une Clio et n’ayant aucun sinistre depuis l’obtention de son permis de conduire en 2018. Quant à la couverture tous risques, elle peut aller jusqu’à 1000 € par an pour ce profil.

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Comme vous pouvez le voir, outre le prix calculé en fonction du profil unique de chaque conducteur (âge, sexe, véhicule, emploi, résidence, historique de conduite, etc.), la différence de prix peut toujours être importante.

Prime aux « bons conducteurs »

Prime aux « bons conducteurs »

Les bons conducteurs avec plus d’expérience profitent pleinement du système bonus-malus, qui permet de réduire même jusqu’à 50% la prime de base. Ainsi pour la voiture familiale Peugeot 308SW, un conducteur de 37 ans qui habite près de Rennes avec une prime de 0,5, qui a fait un sinistre bris de glace au cours des trois dernières années, devra débourser au maximum 650 euros au total. risque, selon Assurland.com. Faisant la part belle à la concurrence, il pouvait même compter trouver un contrat aux alentours de 300 euros, les assureurs réfutant toutes les grilles tarifaires prédéterminées.

En effet, le calcul de la prime se fait en fonction du profil unique de chaque conducteur : âge, sexe, véhicule, travail, historique de conduite, mais aussi lieu de résidence. Selon une récente étude d’Assurland, les Franciliens doivent dépenser en moyenne 729 € en assurance auto, contre 484 € pour les Bretons.

La concurrence inattendue des bancassureurs

Les assureurs historiques font également face à un concurrent inattendu : les banques d’assurance comme le Crédit Mutuel, la Banque Populaire et BNP Paribas. Leur prix moyen est plus attractif de 12 euros en moyenne, avec le même contrat. Selon Facts & Figures, ils représentent désormais 18% des contrats et sont les seuls à avoir progressé ces dernières années.

Depuis 8 ans, les bancassureurs bénéficient notamment de leur maillage de proximité et de l’attractivité toujours forte des Français en rendez-vous physiques. Ils bénéficient également d’un point de vente efficace : notamment une assurance auto dans le cadre d’un crédit auto pour acheter une voiture.

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Le prix ne fait pas tout

Mais attention à regarder au-delà du prix. « Le montant de la contribution n’est pas toujours le facteur le plus important à prendre en compte », prévient Olivier Gayraud, avocat de la Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Regardez bien ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas. Car selon différents tests réalisés par MoneyVox, changer d’assurance pour faire des économies, et à garanties équivalentes, est parfois illusoire.

Pour faire des économies, une astuce consiste à personnaliser votre couverture d’assurance auprès de votre assureur en fonction de vos besoins. Besoin d’aide si vous ne faites que de courtes visites de la ville ? Si vous ne conduisez pas beaucoup, est-il vraiment nécessaire d’utiliser une voiture de remplacement pendant que votre voiture est au garage ?

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Autre option : moduler la franchise après sinistre, qui peut varier du simple au double selon les contrats. Plus elle est grande, plus la prime d’assurance est faible. De ce fait, vous pouvez économiser plus de 20 % en facturant une forte franchise. Encore faut-il prévoir le montant que vous pourrez débourser en cas de sinistre.

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