Assurance maladie : Des paiements comme des impôts : sur la table

Assurance maladie : Payer les primes comme les impôts : les acomptes sont sur la table

Assurance maladie: Payer ses primes comme ses impôts: les acomptes sont sur la table

Le Conseil fédéral a annoncé qu’il soutenait la proposition du conseiller national Michel Matter. Celui-ci est destiné à revoir complètement le calcul des primes.

Le libéral vert genevois Michel Matter a déposé fin septembre une proposition intitulée « Des primes d’assurance maladie équitables ».

Estimez la facture, payez les versements chaque mois, puis, une fois l’année terminée, calculez le montant final et vous obtiendrez la différence si vous avez trop payé, ou rajoutez-la si vous avez trop peu payé. Tout le monde connaît ce système lors du paiement des impôts. Nous pourrons peut-être bientôt faire de même pour les primes d’assurance maladie. Le conseiller national Michel Matter (Vert’libéral/GE) a déposé fin septembre au parlement une proposition de révision du système de calcul des primes.

Aujourd’hui, les primes sont déterminées pour l’année suivante sur la base d’estimations de l’évolution des dépenses de santé. Cependant, Michel Matter note que « depuis 1996, les primes ont augmenté plus que les coûts », car elles sont calculées « sur de mauvaises prévisions ». Ajout? Il s’est retrouvé au box-office, souvent cité comme trop gros. « Il est temps de réfléchir à une autre méthode de calcul et de se baser sur ce qui a été montré », dit-il.

Le Conseil fédéral est pour

« Nous devons calculer les versements. En fonction des coûts réels déterminés ultérieurement et en toute transparence, une rétrocession ou une facturation complémentaire serait effectuée. Ce système a l’avantage de ne pas produire plus de réserves que nécessaire », explique-t-il. La seule différence fiscale est que chaque assuré ne calculerait pas lui-même ses acomptes. Ce serait toujours le travail du gouvernement de fixer les primes. La proposition passera devant le parlement et bénéficie d’un fort soutien : le Conseil fédéral a pris position la semaine dernière et recommande aux élus de l’accepter.

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Un constat contesté

Du côté de l’assureur, nous contestons le constat qui en est à l’origine. « La critique du calcul des primes est infondée et ne fait que détourner l’attention du vrai problème, à savoir l’augmentation des dépenses de santé », estime Adrien Kay, porte-parole de Curafutura, l’une des organisations faîtières des assureurs. « Le principe qui guide ce calcul est que les primes doivent refléter les coûts de santé. Il en est bien ainsi : le rapport cumulé des primes et des frais depuis 1996 (l’entrée en vigueur de la LAMal) est de 99,4 % », précise-t-il.

Même avis du côté de Santésuisse, l’autre grand parapluie. « Si la compagnie d’assurance fait des excédents, ils sont versés dans les réserves. Si les frais sont supérieurs aux primes perçues, la différence est prélevée sur les réserves. Cela a été le cas ces dernières années, de sorte que les primes ont moins augmenté que les coûts. Bien entendu, il est strictement interdit aux assureurs d’utiliser l’argent des assurés à d’autres fins que l’assurance sociale maladie », rappelle leur porte-parole Christophe Kaempf.

Les deux organisations soulignent également que les autorités exercent un contrôle et doivent s’assurer que les primes correspondent aux coûts.