Assurance maladie : les kinésithérapeutes et la sécurité sociale signent un accord de plus de 500 millions d’euros

L’Assurance maladie et le premier syndicat des kinésithérapeutes libéraux ont annoncé vendredi la signature d’un accord prévoyant 530 millions d’euros de dépenses supplémentaires par an, en contrepartie d’un tour de vis sur la liberté d’installation de ces soignants.

Les négociations ont duré près d’un an. Le temps d’interrompre les discussions au printemps, puis de les reprendre durant l’été. Et enfin, juste avant Noël, l’Assurance maladie peut se féliciter d’un « amendement historique » à la convention nationale des kinésithérapeutes.

Une « régulation renforcée » sur les installations

Le montant est en effet sensiblement supérieur à ceux des précédents accords avec cette profession : 530 millions d’euros, pour des hausses de tarifs, de nouvelles démarches remboursées (enfants handicapés, perte d’autonomie) et une refonte des aides à l’installation dans les « zones très défavorisées ».

Une enveloppe conséquente, compensée par une « régulation renforcée » de leur installation, alors que les effectifs ont bondi de 20% en six ans – 61.000 en 2015, près de 73.000 aujourd’hui, précise la Sécu. Pour « réduire les très fortes inégalités d’accès aux soins de kinésithérapie », les zones dites « non prioritaires », où prévaut la règle d’une arrivée pour un départ, seront étendues à un territoire couvrant 30% de la population, contre 22% actuellement.

Une « bouffée d’oxygène espérée »

Les futurs étudiants, qui quitteront l’école à partir de 2028, devront également passer les deux années suivant leur diplôme dans l’emploi (hôpitaux, maisons de retraite) ou dans les quartiers les moins bien pourvus. Seule signataire de cet accord « tant attendu » – les deux autres syndicats ont refusé après consultation de leurs adhérents -, la FFMKR estime dans un communiqué que le demi-milliard obtenu « apporte la bouffée d’air frais espérée » après « dix ans ». de gel tarifaire « .

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La première organisation de la profession assume les nouvelles contraintes sur l’installation et y voit « un signal fort adressé aux patients et (aux) acteurs politiques », à quelques semaines de l’examen d’un projet de loi sur « l’accès direct », donc sans recours médical sur ordonnance, à plusieurs professions de la santé dont les kinésithérapeutes.