Pensez-vous que l’utilisation généralisée du bitcoin dépendra uniquement de la légalisation de cet actif par nos gouverneurs ? N’oublions pas les autres obstacles comme le problème d’accès à internet ou à l’électricité qui empêchent l’utilisation des crypto-monnaies, notamment dans les pays en développement. Cela a motivé certains bitcoiners à trouver d’autres moyens de surmonter ces limites. C’est précisément le cas des développeurs de Machankura.
Machankura, du bitcoin par SMS ?
Lors d’un voyage en République centrafricaine en juin dernier, la délégation des bitcoiners a souligné que la légalisation du BTC par le pays profiterait à plus d’un en Afrique. A condition, bien sûr, que le problème d’accès à internet soit résolu et qu’une opération de grande envergure soit menée pour électrifier la région.
Mais il faudra du temps et beaucoup d’argent pour y arriver.
Dans l’attente de solutions adéquates, certains porteurs de projets ont développé des dispositifs bénéfiques pour les transactions en bitcoins sans internet. C’est le cas de Kgothatso Ngako, le développeur sud-africain derrière Machankura.
Grâce à Machankura, des millions d’Africains équipés de téléphones portables auront accès à la reine des crypto-monnaies via le réseau mobile (GSM). C’est ce qu’on appelle « Bitcoin par SMS ».
Pas besoin de smartphone ou d’internet. Un simple téléphone portable, support avec lequel les Africains reçoivent et envoient de l’argent mobile, suffira.
Interviewé par Cointelegraph, Kgothatso Ngako explique :
« Quelqu’un qui n’a littéralement pas accès à Internet peut désormais posséder du bitcoin et ensuite l’utiliser. »
« Une grande partie de la conversation dans l’espace cette année a porté sur l’USSD ou sur la possibilité de rendre le bitcoin accessible via des téléphones de base – ce qui peut être un projet à temps partiel – laissez-moi simplement le configurer. Et c’est essentiellement ainsi que Machankura est né », a-t-il ajouté. .
Et ce projet arrive à point nommé étant donné que 94% des transactions financières africaines sont basées sur l’USSD. Ce dernier est le protocole utilisé pour envoyer des messages texte.
L’idée de créer Machankura est venue à KG après avoir lancé Exonumia, un projet de traduction pour les langues africaines. En effet, il est conscient que l’utilisation du bitcoin doit passer par l’évaluation des problèmes de langage et d’accès à internet. Un point de vue partagé par le fondateur de PaxFul.
En codant Machankura, il s’est assuré de mettre en place un appareil sain, facilement accessible et manipulable.
« Tout ce dont vous avez besoin pour créer un compte est un code PIN à 5 chiffres, et à partir de là, vous obtenez un autre menu : ‘Envoyer et recevoir des bitcoins' », a souligné Ngako.
Ainsi, les utilisateurs n’auront qu’à saisir les codes USSD pour la configuration des adresses sur le Lightning Network. Et cette adresse sera directement liée à leur numéro de téléphone. Cette commodité serait le résultat d’un partenariat entre Bitrefill, un service africain de cartes-cadeaux Bitcoin prépayées, et « One for You », un fournisseur de bons.
A noter que Machankura n’est actuellement disponible que dans 6 pays africains : Ghana, Kenya, Malawi, Nigeria, Afrique du Sud et Ouganda.
Vous pouvez trouver dans l’image ci-dessous les codes USSD pour accéder à ces installations via Machankura.
Pas d’internet, pas de bitcoin ? Jamais. Bitcoin et ses fans ne s’arrêteront pas à un si petit obstacle qu’Internet. Machankura en est la preuve. Le réseau radioamateur et la solution standard de télévision par satellite Blockstream font également partie des options. Mais Machankura coïncidant facilement avec les pratiques quotidiennes des Africains, il est préférable d’accélérer la démocratisation du bitcoin dans le berceau de l’humanité.
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