Bitcoin – Semaine 47

Le G7 vise à plafonner le prix du pétrole russe. Il existe un risque important de déficits accompagnés d’une nouvelle vague d’inflation. Assez de FTX, revenons aux fondamentaux du Bitcoin.

Prix plafond

Les pays du G7 (États-Unis, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon et Grande-Bretagne) auraient convenu de fixer un prix plafond pour le pétrole russe à partir du 5 décembre.

Quel prix exactement ? Nous ne le savons pas encore.

Le plan est de bloquer l’accès à certains ports (déjà en vigueur en Europe) et de ne plus assurer les pétroliers des acheteurs de pétrole russes. Sauf si le pétrole est vendu à un prix égal ou inférieur au plafond fixé.

Cependant, le monde est plus grand que le G7. Et tandis que l’Europe coupe les oléoducs vers la Russie, Moscou a augmenté ses ventes de pétrole vers l’Inde. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déjà indiqué que l’Inde serait exemptée de ce plafond.

La baisse des exportations de pétrole russe vers le vieux continent (de 1,2 million de barils par jour à moins de 100 000 bpj) est entièrement compensée par un bond des exportations vers le sous-continent indien :

Cela dit, l’Inde navigue bien son bateau et bénéficie déjà de rabais importants, ce qui s’apparente un peu à un plafonnement. D’où le privilège accordé par Washington.

Néanmoins, la Russie a averti qu’elle ne vendrait pas de pétrole aux pays qui jouent le jeu de l’Occident. L’Inde ne pourra donc pas trop tirer sur la corde.

L’OPEP s’en mêle

N’oublions pas que la Russie est l’un des trois plus grands producteurs de pétrole au monde. Toute réduction de la production aura de graves conséquences sur les prix du marché mondial.

Nous avons eu la démonstration avec le gaz. La référence de gaz TTF est toujours six fois supérieure à la moyenne à long terme. Voici ce qui nous attend cet hiver selon Nicolas Meilhan, ingénieur spécialiste des transports et de l’énergie :

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Les pays occidentaux auront bientôt rendez-vous avec la justice populaire. C’est presque une certitude. Pour les éviter, l’OPEP serait en mesure de compenser toute baisse des exportations russes.

La rumeur veut qu’une augmentation de la production soit actuellement en discussion. Pourtant, le ministre saoudien de l’énergie a démenti lundi cette information et a même menacé de réduire encore sa production.

La prochaine réunion de l’OPEP s’annonce explosive. Il a lieu le 4 décembre. C’est-à-dire la veille de l’entrée en vigueur du plafonnement des prix du pétrole russe.

Toute augmentation de la production marquerait un revirement de la décision prise en octobre de la réduire de 2 millions de bpj.

L’Arabie saoudite et la Russie représentant près de la moitié des quotas de l’OPEP, il y a de fortes chances que ces compétitions géopolitiques et énergétiques fassent grimper le prix du baril.

L’Agence internationale de l’énergie avertit que les sanctions, prévues pour le 05 décembre, « ajouteront une pression supplémentaire sur les équilibres pétroliers mondiaux, et en particulier sur les marchés du diesel déjà exceptionnellement tendus ».

Pour l’AIE, « une myriade d’incertitudes et de défis logistiques subsistent ». « L’expansion des incertitudes n’a jamais été aussi large. »

Moins de pétrole = Inflation

La situation actuelle est similaire à la situation en 2005, lorsque le monde a franchi le pic du pétrole conventionnel (pétrole facile à pomper).

Le problème en 2005 était que la hausse des prix de l’énergie a contribué à l’inflation globale. Surtout sur la nourriture. La Fed a alors fait ce qu’elle fait toujours lorsque l’inflation est trop élevée. Elle a stoppé la croissance en relevant son taux directeur, qui est passé de 1 % à plus de 5 % entre 2004 et 2006.

Nous sommes confrontés au même problème en 2022. Les prix élevés de l’énergie affectent à nouveau l’alimentation. Pour 2023, le supermarché Leclerc a prévenu que ses fournisseurs lui demandent d’augmenter les prix des fruits et de la viande de respectivement 20% et 41%…

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Mais contrairement à 2005, la tendance de fond de la consommation d’énergie est aujourd’hui beaucoup plus faible. La croissance de la consommation énergétique mondiale par population était de 2,3% par an sur la période 2001-2005, contre une baisse de 0,4% sur la période 2017-2021.

Le graphique ci-dessus montre essentiellement que le monde est déjà au bord de la récession. Nous ne sommes plus en mesure d’augmenter notre production d’énergie.

[L’augmentation du prix du baril en 2005 a permis aux compagnies pétrolières d’utiliser des techniques d’extraction plus coûteuses. C’est grâce à cette « révolution du pétrole de schiste » aux États-Unis que l’inflation globale a pu ralentir.]

Cette fois, il n’y aura pas de cavalerie. Les énergies continues (intermittentes) ne permettront malheureusement pas de compenser.

La pénurie d’énergie bon marché est de retour. Le pic du pétrole de schiste est probablement passé, et contrairement à 2005, les prix sont déjà trop élevés pour tout le monde !

Cette nouvelle réalité suggère qu’il est peu probable que les réserves de pétrole non conventionnel soient exploitées. Au lieu de cela, nous risquons de faire face à des pénuries critiques de diesel nécessaire aux camions et aux équipements agricoles dans le monde entier.

À moins que les banques centrales n’impriment davantage pour financer les déficits budgétaires des États ? Les choses ne se sont pas si bien passées pour l’Angleterre ces derniers temps… Sans énergie, imprimer plus est un jeu très dangereux. L’inflation est là…

Bitcoin est une échappatoire à l’hyperinflation promise par l’usurier ponzi, bientôt pris dans les limites physiques de la croissance. Tenir!

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Reportage d’un journaliste sur la révolution Bitcoin. Mes articles abordent le bitcoin à travers des prismes géopolitiques, économiques et libertaires.