Boone, Combe, Béchu, Riester : nouveaux visages et promotions au sein du gouvernement Borne II

► Christophe Béchu, un élu local à la transition écologique

► Christophe Béchu, un élu local à la transition écologique

Ephémère ministre délégué chargé des collectivités territoriales, Christophe Béchu a été nommé pour la transition écologique. Maire d’Angers depuis 2014, cette amie proche d’Édouard Philippe est issue des rangs des Républicains, parti qu’il a quitté en 2017. Le profil tranche avec celui de son prédécesseur : nommée en mai, Amélie de Montchalin a montré un profil plus technique que politique. . Christophe Béchu, 48 ans, a une longue carrière d’élu local. Outre la mairie d’Angers, il a été tour à tour président du conseil départemental du Maine-et-Loire puis sénateur jusqu’en 2017.

Un avantage ? « Beaucoup de projets de transition se situent au niveau territorial », note Florence Denier-Pasquier de Nature Environnement Pays de la Loire. Notant qu’à Angers, Christophe Béchu a donné des signes d’ouverture sur les questions écologiques. « Il sait dialoguer avec l’opposition et a une sensibilité récente aux questions environnementales, poursuit Florence Denier-Pasquier. Mais il devra être capable de faire des arbitrages forts au niveau national, le « simultanément » ne suffira pas. « 

Plus sévère, le responsable de la campagne climat de l’ONG Greenpeace, Clément Sénéchal, a relevé que l’ancien sénateur avait voté contre l’interdiction des néonicotinoïdes, ces insecticides « tueurs d’abeilles ». Dans un communiqué, l’organisation a déploré la nomination « à un poste aussi important d’un responsable politique sans expérience des enjeux de la transition écologique ».

► Franck Riester, en première ligne

► Franck Riester, en première ligne

Franck Riester a été nommé ministre délégué aux Relations avec le Parlement le 4 juillet 2022. / Emmanuel Dunand / AFP

Ministre discret depuis 2018, chargé de la culture puis de l’attractivité et du commerce extérieur, Franck Riester, 48 ans, est désormais à la tête d’un ministère clé : les relations avec le Parlement. C’est lui qui sera en première ligne pour permettre au gouvernement de légiférer dans un contexte de majorité relative à l’Assemblée nationale et au Sénat présidé par un représentant de l’opposition, Gérard Larcher (LR). En commission mixte, qui se réunit en cas de désaccord entre les deux chambres, la majorité présidentielle devra donc absolument trouver un compromis avec la droite.

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Un droit dont Franck Riester est issu. Membre du RPR, de l’UMP puis de LR, l’ancien maire de Coulommiers (Seine-et-Marne) a ensuite été proche de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé puis Bruno Le Maire. Défenseur d’un libéralisme économique mais aussi social, il a été en 2013 l’un des deux députés de l’UMP à voter en faveur de l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe.

En 2017, Franck Riester rejoint Emmanuel Macron et crée le parti destiné à incarner l’aile droite de la macronie, Agir. Ce parcours lui permet de jeter des ponts entre la droite et le centre. Mais aussi, au sein de la majorité présidentielle, entre Renaissance (ex-LREM, où siègent les neuf députés d’Agir) et les élus du nouveau groupe du parti d’Edouard Philippe, Orizzonti (30 députés).

► Jean-Christophe Combe, monsieur solidarités

► Jean-Christophe Combe, monsieur solidarités

Jean-Christophe Combe, directeur de la Croix-Rouge, succède à Damien Abad à la tête du ministère des solidarités, de l’autonomie et des handicapés ce lundi 4 juillet. /Bertrand Guay /AFP

Dans les marches du ministère des Solidarités, ce lundi 4 juillet, Jean-Christophe Combe s’est retrouvé sous les projecteurs pour une raison qui lui échappe. Son prédécesseur, Damien Abad, visé par une enquête pour tentative de viol, a alors considéré son départ comme nécessaire, selon lui, pour « se défendre sans entraver l’action gouvernementale ». A 41 ans, Jean-Christophe Combe devra bientôt oublier ce contexte douloureux pour se consacrer aux pratiques qui lui tiennent à cœur.

Il rejoint la Croix-Rouge en 2011 au cabinet du président Jean-François Mattei, cinq ans plus tard il en devient le directeur général. Véritable patron d’une organisation de 17 000 salariés, il commente : « Nous sommes ici au ministère des Vulnérabilités ; Je crois, pour ma part, que ces vulnérabilités sont une chance pour notre société », reprenant une conviction défendue dans un essai récent, L’Humanité ne négociable (L’Aube, 2021, 17 €).

Patrick Doutreligne, président de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des organisations et services privés de santé et de services sociaux à but non lucratif), salue cette nomination tout en se montrant prudent sur les « priorités libérales » du premier quinquennat et les déficits publics. « La loi sur la vieillesse sera un enjeu important », souligne-t-il. On verra si le ministre aura suffisamment de poids politique pour influencer l’arbitrage. Jean-Christophe Combe a débuté sa carrière en 2003 comme conseiller du groupe centriste de l’Union au Sénat, puis auprès d’élus locaux de centre droit.

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► Laurence Boone, une bonne connaisseuse de l’Europe et de l’économie internationale

► Laurence Boone, une bonne connaisseuse de l’Europe et de l’économie internationale

Laurence Boone, nommée secrétaire d’État aux Affaires européennes. /Ludovic Marin /AFP

Peu connue du grand public, Laurence Boone, nommée secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, n’est pas forcément novice en politique. Son dernier poste – secrétaire général de l’OCDE, après avoir été économiste en chef – pourrait la faire passer pour une « techno ». Mais elle connaît bien le monde politique, ayant été sherpa du président Hollande sur les affaires européennes. Elle succède à Emmanuel Macron à l’Elysée à l’été 2014, en tant que consultante économique. En tant que tel, il a été personnellement impliqué dans la crise grecque, plaidant pour qu’Athènes reste dans la zone euro. Sans oublier son travail sur le financement de la COP21.

En 2016, après avoir quitté l’Elysée, elle retrouve son poste au sein du conseil d’administration du groupe de luxe Kering, jusqu’à sa nomination à l’OCDE. Dès sa prise de fonction dans cette institution internationale, elle n’a pas hésité à prendre des positions affirmées, multipliant les appels pour éviter une escalade de la guerre commerciale entre Pékin et Washington, au risque de ralentir la croissance, encourageant aussi les pays européens disposant d’une marge de manœuvre budgétaire. investir davantage dans les infrastructures.

A 53 ans, Laurence Boone s’est forgé une réputation de « va droit au but », souligne-t-on à Bercy. Dans ses nouvelles fonctions, il pourra profiter de son expérience internationale et de sa parfaite maîtrise de la langue anglaise, acquise lors de son doctorat à la London Business School.