CBD au volant : un avocat lillois demande l’annulation de la suspension du permis

Test cannabis positif après avoir fumé du CBD : l’avocat lillois Antoine Regley, spécialiste du droit de la circulation, défend 150 conducteurs qui se sont vu retirer leur permis de conduire après un contrôle de police.

Mais quand le CBD, le « chanvre light » est une substance légale encore autorisée à être vendue par le Conseil d’Etat sous toutes ses formes, comment est-ce possible ? « Cela s’explique par le fait que le CBD contient une petite quantité de THC », explique Antoine Regley, l’invité de France de ce mercredi à Bleu Nord. Le THC est la molécule psychotrope du chanvre, c’est-à-dire la drogue que l’on retrouve dans le chanvre. , mais aussi dans une moindre mesure dans le CBD. Les tests de salive dans ces dossiers montrent la présence de THC, et les juges et la police pensent qu’il y en a. La récente décision du Conseil d’État change beaucoup de choses. nous avons l’impression que le conseil d’État dit, nous savons qu’il y a du THC dans le CBD et nous pensons toujours que c’est légal.

Demander la prise de sang

En résumé : les tests salivaires effectués lors des inspections, qui montrent des taux de THC non précisés, ne font pas actuellement la distinction entre le chanvre et le CBD avec moins de 0,3 % de THC.

Pour résoudre le problème, selon Antoine Regley, il faudrait changer le seuil de détection des tests, ou alors la police devrait demander aux laboratoires si la présence de THC est le résultat d’une consommation de drogue ou non. Aussi, a-t-il dit, il faudrait révoquer la suspension des permis décidée ces derniers mois pour les conducteurs ayant donné un test positif, potentiellement à tort. D’autant plus qu’une prise de sang n’était souvent pas demandée, alors qu’il s’agit de la méthode la plus précise pour déterminer la présence de substances narcotiques dans l’organisme.

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« Cette prise de sang est généralement proposée au prévenu lors de sa prise de salive à la gendarmerie ou au commissariat », explique l’avocat de Lille. Beaucoup de clients m’ont dit que la police refusait de faire la prise de sang en expliquant que ça coûte 600 €, c’est faux, qu’il faut nous mettre en garde à vue, c’est faux. Et surtout, les personnes qui ont consommé du CBD se disent qu’au final, la prise de sang ne sert à rien, car le test salivaire les nettoie, qui intervient cinq jours plus tard. Le problème, c’est que cinq jours plus tard, quand on leur dit qu’ils ont été testés positifs au THC, on leur dit qu’ils ont refusé la prise de sang ! »