CBD : délestage des commerces après la décision du Conseil d’Etat

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Le 29 décembre 2022, le Conseil d’État a annulé le décret gouvernemental déjà suspendu interdisant la vente de fleurs et de feuilles de CBD. Autrement dit, la commercialisation de ce produit à base de cannabis est définitivement autorisée.

C’est la fin d’une longue ambiguïté juridique autour de la vente de fleurs et de feuilles de chanvre chargées en cannabidiol (CBD). Cette substance est dérivée du cannabis mais qui, contrairement au THC, ne provoque aucun effet psychotrope, a vu sa popularité monter en flèche ces dernières années. A tel point que Carcassonne compte désormais cinq boutiques dédiées, sans compter les buralistes qui proposent parfois à la vente ces fleurs de CBD.

Depuis le 29 décembre 2022 et la décision du Conseil d’État, cette vente, qui avait été interdite par un arrêté ministériel de décembre 2021 et suspendue par un arrêté du même organisme un mois plus tard, a finalement été autorisée. À condition que la teneur en THC des fleurs soit inférieure à 0,3 %.

Et forcément, les gérants de boutiques CBD se réjouissent de la nouvelle, qui est surtout un soulagement pour ces commerçants, sur lesquels ils ont fait planer l’épée de Damoclès. Thomas, gérant de la boutique « Green Dream » à Bastide, est satisfait de cette pleine reconnaissance de son activité. « Nous nous doutions que cela allait arriver, mais c’est mieux maintenant que c’est officiel », a-t-il déclaré.

Cadre légal et avantages

Cet entrepreneur établi depuis un an à Carcassonne pense que cette décision va aussi clarifier son statut. « On va arrêter de confondre les narcotiques avec les produits que je vends. On vend de l’aide sociale, on n’est pas un deal breaker, on ne vient pas ici pour se défoncer. »

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Même son de cloche avec Benoît, propriétaire de la boutique « Satyva » depuis trois ans… la première du centre-ville. « Un peu partout en Europe, la législation évolue, on s’y attendait un peu », note-t-il. Pour lui, comme pour d’autres, les résultats de cette autorisation seront bénéfiques. « Cela encouragera les banques à nous suivre et à nous soutenir davantage, car aucune banque ne veut prendre le risque de s’engager avec une boutique CBD. »

Deux vendeurs carcassonnais condamnés

Certains utilisateurs retenus par des questions sur la légalité du produit n’auront plus ce souci. Mais la concurrence est de plus en plus rude dans le secteur. « Le CBD est populaire, ça marche, mais maintenant il y a beaucoup de concurrence, notamment sur internet », assure Benoit, qui note pourtant une demande toujours aussi importante au fil des années. Thomas considère qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Il peut cependant s’appuyer sur une clientèle très diversifiée, « entre 35 et 90 ans », pour faire prospérer son affaire.