Certains professionnels de santé réclament une meilleure rémunération des médecins libéraux

C’est leur plate-forme. « Des médecins libéraux ont fermé leurs cabinets le 1er décembre pour demander une consultation médicale à 50 euros : ils considèrent que le montant actuel de 25 euros est déraisonnable, comparé au coût des prestations d’un coiffeur ou d’un plombier. Cela explique, au moins en partie , pourquoi les jeunes médecins généralistes ne s’installent plus dans le secteur libéral, se réfugiant dans des emplois temporaires et salariés. Une situation dramatique à long terme, alors que plus de 21 000 médecins généralistes ont plus de 60 ans et que la population vieillit.

Quelques données pour étayer le débat. Premièrement, compte tenu du supplément forfaitaire, la consultation proprement dite est versée à un médecin généraliste (MG) libéral un minimum d’un peu plus de 30 euros ; cependant, nos médecins généralistes sont nettement moins payés que leurs homologues au Royaume-Uni (de 50 %) ou en Allemagne (de 75 %), pays où l’appareillage est réglementé. Ensuite, il existe de fortes inégalités de rémunération entre les médecins, principalement liées aux actes techniques et aux dépassements de coûts (très marginaux chez les médecins généralistes). Enfin, la durée des consultations médicales est très variable et les consultations longues sont sous-payées.

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Une augmentation significative de la rémunération de MG correspondant à son rôle principal et à ses responsabilités est légale. Mais une augmentation du nombre de consultations isolées peut entraîner une diminution de leur volume global, ce qui est à l’opposé de l’effet recherché. De plus, l’enjeu économique n’est pas mince : on parle de 200 millions de consultations par an pour les médecins généralistes. Ainsi, chaque augmentation d’un euro représenterait un effort de 200 millions d’euros.

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Les problèmes de santé sont encore plus criants avec la question du désert médical, des 11% de Français qui n’ont pas de médecin généraliste, et enfin le problème des soins ambulatoires qui ne sont pas toujours assurés.

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Une augmentation significative c’est bien

Nous avons fait les propositions suivantes : 1. augmenter forfaitairement la rémunération des médecins généralistes libéraux dans les pays voisins et réduire l’écart avec les autres spécialités (l’Assurance maladie coûte environ 2 milliards d’euros) ; 2. assurer 20% de trop-perçu aux médecins libéraux exerçant dans le désert médical (coût total : environ 400 millions d’euros) ; 3. Améliorer les conditions de travail des médecins généralistes.

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En contrepartie, il sera juste : 4. que tous les médecins assurent une prise en charge ambulatoire, du lundi au samedi jusqu’à 20h, coordonnée par un collège des barreaux ; 5. que chaque médecin traitant soit responsable d’au moins 1 200 personnes (en moyenne 1 000 aujourd’hui), pour mettre fin à la misère des citoyens introuvables – le nombre est modulé en fonction du type de patient.

Alors que les négociations pour un nouvel accord ont débuté le 10 novembre entre le syndicat médical et la Cnam, seul un pacte de transformation entre professionnels et politiques sauvera notre système de santé. »

1. Mehdi Mejdoubi, professeur de médecine

2. Ariane Sultan, professeur de médecine

3. Aurélien Coquet, infirmier libéral

4. Maxime Pioch, étudiant en médecine

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5. Régis Duvauferrier, professeur de médecine, ancien président du CME.