Publié le 17 octobre 2022 à 12 h 42 Mis à jour le 17 octobre 2022 à 12 h 51
Comme chaque année, le ministère de la Santé lance mardi sa campagne de vaccination contre la grippe. Mais plusieurs facteurs rendent cette saison 2022-2023 particulièrement sensible. Explications.
1· Comment se faire vacciner ?
La campagne de vaccination se déroule du 18 octobre 2022 au 31 janvier 2023. De nombreux personnels de santé sont habilités à pratiquer l’injection : médecins généralistes, pharmaciens, infirmiers ou encore sages-femmes.
Si vous êtes prioritaire (voir ci-dessous), votre caisse d’assurance maladie doit vous envoyer un bon pour retirer gratuitement une dose de vaccin en pharmacie. L’injection est également remboursée par le praticien.
2· Qui est concerné ?
Le premier mois, soit jusqu’au 15 novembre 2022, les vaccins sont réservés aux personnes dites à risque. Cela inclut les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes, les personnes souffrant d’obésité sévère, les patients atteints de certaines maladies chroniques telles que le diabète et certains professionnels de la santé.
Après le 15 novembre, tous les Français pourront accéder au vaccin, mais ceux qui ne le considèrent pas comme une priorité devront l’acheter eux-mêmes en pharmacie. Le prix est généralement d’environ 8 euros.
3· Pourquoi il ne faut pas tarder ?
« Chaque hiver, entre 2 et 6 millions de personnes ont le virus de la grippe », rappelle le ministère de la Santé, indiquant que les personnes à risque peuvent en développer des formes graves, l’issue pouvant même être mortelle dans certains cas.
De manière générale, le virus de la grippe est répandu en France d’octobre à mars, il est donc important de se protéger le plus tôt possible, notamment pour les personnes à risque. Par ailleurs, l’agence publique de lutte contre les maladies infectieuses (ANRS) redoute une épidémie particulièrement virulente cet hiver. Le virus se développe traditionnellement dans l’hémisphère sud avant d’atteindre notre latitude. Et les données de plusieurs pays, dont l’Australie, montrent des signes plutôt graves cette année.
4· Pourquoi la pandémie de Covid perturbe la campagne ?
Si les Français connaissent bien la grippe saisonnière, la pandémie de Covid en a perturbé les mécanismes. Durant l’hiver 2020-2021, les restrictions et l’utilisation stricte des gestes barrières ont empêché la propagation du virus de la grippe. En revanche, il est revenu plus fort l’hiver dernier, avec une épidémie qualifiée par les spécialistes d' »exceptionnellement longue ». En cause, la campagne de vaccination de rappel Covid qui a mis les vaccins antigrippaux au second plan.
En conséquence, moins de la moitié des personnes à risque ont été vaccinées contre la grippe l’hiver dernier. Un déficit pour faire face à un coup porté à l’immunité collective de la population. D’où l’appel des autorités sanitaires pour une veille spéciale cette année.
5· Peut-on cumuler le vaccin contre la grippe et celui contre le Covid ?
Si la nouvelle vague de Covid arrivée au début de l’automne a incité les autorités à lancer une campagne de rappel dès le début du mois d’octobre, elles admettent qu’il y a une certaine difficulté à mener les deux campagnes de vaccination en même temps. D’autant que certains critères ne sont pas les mêmes. Par exemple, l’âge seuil considéré comme prioritaire pour le vaccin contre la grippe est de 65 ans mais de 60 ans pour le vaccin Covid.
Mais à part ces quelques subtilités, les personnes considérées comme « à risque » sont plus ou moins les mêmes. Problème, de nombreux Français se méfient de cette accumulation de vaccins. Répondant à ces préoccupations, les autorités affirment qu’il n’y a aucun risque associé à ce « duplicata ». Le ministère de la Santé recommande même, pour des raisons pratiques, de faire les deux injections lors d’un même rendez-vous.