Comment pouvez-vous encourager les adolescents à être plus actifs dans la vie de tous les jours ?

Peu de jeunes pratiquent quotidiennement une activité physique modérée. Pour résoudre ce problème, à partir du 24 octobre, Santé Publique France lance le deuxième volet de sa campagne intitulée « Faire bouger les ados ». Cette fois, les autorités ciblent les jeunes en leur proposant un nouveau format sur Snapchat, mettant en scène des influenceurs connus comme Just Riadh. Détails.

En matière d’activité physique, les jeunes sont généralement difficiles à motiver. Ils traînent la pâte et gémissent au moindre effort. C’est facile pour eux, le sport est un peu comme un autre devoir. Exprimé en chiffres, cela signifie que chez les jeunes de 11 à 14 ans, seuls 34 % des garçons et 20 % des filles pratiquent 60 minutes d’activité physique par jour. Face à ce phénomène, Santé Publique France lance le deuxième volet de sa campagne « Faire bouger les ados » du 24 octobre au 20 novembre 2022. Cette fois, il s’agit principalement d’adolescents, à qui l’action s’adresse directement. Les autorités ont créé à cet effet leur propre compte Snapchat appelé @EnModeDeter. Chaque jour, il est alimenté par des défis physiques amusants qui peuvent être réalisés seul ou à plusieurs. Les jeunes ne s’ennuient jamais, la forme, la durée et l’intensité des défis sont diverses. Et pour rendre les choses un peu plus attrayantes, il y aura aussi des personnalités appréciées des ados, comme les influenceurs Just Riadh, connu pour ses vidéos humoristiques, et Manon Pasquier, célèbre pour ses contenus sur TikTok. Une fois par semaine, ils démarrent sous la forme d’un concours « Le défi de la semaine ». Des surprises et une rencontre avec l’un des influenceurs sont à la clé pour les gagnants. De plus, d’autres activités sont proposées avec de vrais professionnels du sport, athlètes olympiques et paralympiques.

Le premier volet de la campagne

Depuis début septembre 2022, Santé Publique France a lancé une campagne pour inciter les jeunes à faire du sport, avec le slogan « Faire bouger les jeunes n’est pas facile, mais les encourager c’est important ». Elle s’est d’abord adressée aux parents pour les sensibiliser aux dangers de la sédentarité chez les adolescents, les motiver à faire bouger leur(s) enfant(s) et leur suggérer des outils ou des moyens pour y parvenir. Le risque de développer une obésité au début de l’adolescence est l’une des plus grandes menaces pouvant avoir un impact à long terme sur la santé des adolescents, en particulier des jeunes filles.

Des risques réels pour leur santé

Partant du constat que les jeunes français ne font pas assez d’exercice, Santé Publique France a lancé cette campagne d’incitation ainsi qu’une campagne de prévention. Les conséquences sur la santé sont plus ou moins graves à long terme : les maladies cardiovasculaires, l’obésité et même le cancer peuvent être favorisés par l’absence d’exercice, alors qu’un exercice régulier « améliore significativement votre capacité respiratoire, votre santé musculaire, métabolique et osseuse le ferait », tout en aidant qu’ils maintiennent un poids santé, selon le communiqué de l’agence de santé.

L’urgence de faire bouger les filles

Culturellement, les filles ne sont pas encouragées à faire du sport dès leur plus jeune âge. Si un petit garçon se voit offrir un ballon ou un vélo, les filles sont plus susceptibles de se voir proposer des jeux d’assise et d’intérieur : poupées, services à thé, et autres loisirs créatifs qui ne privilégient pas l’effort physique. La notion de compétition et de performance leur est tout aussi étrangère et plus tard difficile à intégrer dans le cadre de la pratique sportive. En effet, à la puberté, seules 20% des filles suivent la recommandation santé d’une heure d’exercice par jour. Comment alors les inciter à faire de l’exercice alors qu’elles sont beaucoup plus perturbées que les garçons par les bouleversements physiques de l’adolescence ? « L’exercice pendant la puberté prévient l’accumulation de graisse au niveau des cuisses et des fesses et l’apparition de la cellulite chez les jeunes filles, leur permettant d’avoir une silhouette plus harmonieuse et homogène », assure le professeur Duclos, chef du service de médecine du sport à l’hôpital de Clermont- CHU Ferrand et président de l’Observatoire national de la physique de l’activité et de la sédentarité.

À Lire  Les meilleurs tapis de yoga pour pratiquer en toute sérénité

Il s’agit donc avant tout de changer les cadres de lecture : sortir de la compétition, faire place au bien-être et à la joie de cultiver sa propre forme grâce à des activités douces, praticables seul ou en groupe comme le Pilates ou le yoga. Vient ensuite l’idée qu’un entraînement n’est pas nécessairement le résultat d’un effort surhumain qui vous fait transpirer, mais qu’un cours de danse avec des amis, une promenade en ville ou une balade à vélo à l’université est un moyen de faire de l’exercice. Et s’il est reconnu que l’activité physique permet de meilleurs résultats scolaires en augmentant la capacité de concentration, trouver un exutoire aux pensées morbides et autres tendances dépressives est devenu particulièrement important pour les filles depuis la crise sanitaire liée au Covid 19. Aujourd’hui encore, deux ans après le début de l’épidémie, les jeunes filles souffrent de troubles de l’humeur et de gestes suicidaires beaucoup plus fréquemment que les garçons. Pourtant, le sport est « le meilleur traitement curatif et préventif contre l’anxiété et le stress », précise le Pr Duclos au Figaro.

Le rôle des parents

Les parents sont toujours des décideurs à de nombreux niveaux dans la vie de leurs adolescents et sont les premiers à faire bouger les choses. En effet, Santé Publique France considère comme faisant partie de sa mission d’inciter ses jeunes à pratiquer le sport et en ce sens la campagne s’adressait avant tout à eux. « Les parents sont avant tout un modèle pour l’enfant qui peut reproduire son comportement sous forme de mimétisme. Au-delà de ce rôle de modèle, les parents peuvent apporter différents types de soutien, qu’il s’agisse d’un soutien logistique (par exemple, le lieu de pratique) ou d’un soutien persuasif (par exemple, des encouragements) », lit-on dans le communiqué de presse. Elle était accompagnée de ce film de campagne dès le début de la campagne.

À Lire  Pourquoi le CBD, même à forte dose, est compatible avec la conduite

Par ailleurs, Santé Publique France a mis à la disposition des parents sur le site mangerbouger.fr un test pour évaluer le niveau d’activité physique de leur enfant, ainsi qu’une page pleine de conseils pour les aider à trouver les bons arguments pour partir se lever un peu. … Ne pas suivre la recommandation de l’OMS d’une heure d’activité modérée ou vigoureuse par jour.

Les bienfaits du sport en dehors de la santé

Outre les bienfaits pour la santé, le sport présente d’autres avantages pour les plus jeunes, notamment d’un point de vue social.

Se construire socialement 

Un jeune qui est régulièrement actif dans un club ou dans des cours d’éducation physique se développe socialement. Il va interagir avec ses camarades, ses coéquipiers, partager avec eux des moments qui permettront à l’adolescent de s’ouvrir aux autres et de développer une certaine confiance en soi.

Avoir un esprit d’équipe

Il est bien connu que le sport est un bon moyen de développer l’esprit d’équipe, ce sentiment de faire partie d’un groupe et de partager un objectif, une passion. Grâce au sport, un jeune adolescent apprend à s’adapter et à travailler avec ses coéquipiers pour atteindre un objectif commun.

Avoir un modèle

Dans un sport, les adolescents ont souvent un modèle, un athlète ou un entraîneur. Avant tout, le formateur enseigne la discipline et la rigueur aux plus jeunes. Il est aussi là quand un enfant veut se confier ou rassurer sur ses capacités.

Se forger des amitiés solides

Au fil des entraînements et des compétitions par équipe, l’adolescent nouera des liens avec ses camarades. En partageant leur passion commune pour le sport, mais aussi leurs doutes, leurs échecs et leurs victoires, les liens peuvent progressivement se transformer en une solide amitié.

S’organiser

On ne le sait pas forcément, mais l’exercice peut aussi aider un adolescent à mieux gérer son temps. En arrivant à l’heure à l’entraînement, en trouvant un équilibre entre l’école et le sport, l’enfant suivra une certaine routine et utilisera son temps de manière productive.