Consultations sur la santé : le syndicat MG France « espère qu’il sera différent de Ségur, qui n’avait pas donné

Le syndicat des médecins généralistes demande des investissements dans la médecine de ville, là où il y a aussi des déserts médicaux.

Le ministre de la Santé François Braun lancera, lundi 2 octobre au Mans, des concertations sur la santé, menées dans le cadre du Conseil national de refondation. La présidente du syndicat des médecins généralistes MG France, Agnès Giannotti, espère sur franceinfo « que ce sera différent du Ségur de la Santé qui n’avait donné que de l’argent à l’hôpital ». « Il n’y a pas eu d’investissement dans la ville », déplore-t-elle. Agnès Giannotti assure que les villes souffrent aussi de déserts médicaux et « que près d’un tiers des médecins approchent de l’âge de la retraite ».

franceinfo : Dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille du début de la consultation ?

Agnès Giannotti : J’espère que ce sera différent de Ségur de la Santé, qui ne donnait de l’argent qu’à l’hôpital. Il n’y avait aucun investissement dans la ville. Mais là, les enjeux auxquels nous sommes confrontés, comme un médecin pour tous, l’attractivité de la profession ou la prévention, impliquent de l’argent sur la ville.

Je suis inquiet car l’ONDAM (Objectif National de Dépenses de l’Assurance Maladie) dans le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale est inférieur à l’inflation. Si ça reste comme ça, je crains qu’il n’y ait aucun moyen. Nous avons vraiment besoin de moyens pour changer les choses. Il y a une situation de pénurie mondiale.

« Continuer à raisonner dans un désert médical n’a plus de sens. On ne peut plus imaginer emmener un médecin quelque part pour le mettre ailleurs. Il faut d’abord aider les médecins généralistes qui sont en place à ne pas partir. »

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Agnès Giannotti, présidente du syndicat MG France

Il va donc falloir aider les médecins généralistes à travailler avec des collaborateurs, qui sont les aides-soignants et infirmiers des cabinets, pour pouvoir recevoir plus de patients.

Les déserts médicaux ne concernent pas que les campagnes, pensez-vous ?

Je suis dans le 18ème arrondissement de Paris et je suis dans un désert médical. Nous sommes en pénurie mondiale à cause du nombre de médecins que nous avons volontairement limité trop longtemps. Nous payons la mauvaise gestion de ce nombre de médecins et les médecins vieillissent puisque plus de 30% d’entre nous ont plus de 62 ans. Un tiers des médecins approchent de l’âge de la retraite. Pour éviter la catastrophe, il faut vraiment aider les jeunes et leur donner envie de s’installer, mais surtout aider ceux qui sont en pratique pour qu’on puisse prendre en charge plus de patients.

Les maires ruraux de France ont alerté vendredi sur la situation dans les campagnes, où l’on manque de 6.000 médecins généralistes. Le gouvernement propose de prolonger d’un an l’internat de médecine générale et d’inciter les étudiants à s’installer à la campagne. Pensez-vous que c’est une bonne méthode ?

C’est une mauvaise méthode de mélanger les deux matières. Ils doivent être réglés indépendamment les uns des autres. Il va falloir trouver 3 500 places pour accueillir ces jeunes par an, je ne sais pas où ils sont. Des locaux sont également nécessaires pour recevoir ces étudiants et collaborateurs. Nous attendons les élus locaux, qui doivent aussi se mobiliser si nous voulons améliorer l’accès aux soins.