Covid-19 et télétravail : accident, pause déjeuner… dans quelle mesure le salarié est-il protégé ?

Avec la reprise de l’épidémie, un retour au télétravail peut être envisagé. Reste à savoir quels sont les droits du salarié dans ce contexte. On fait le point.

Le télétravail est en plein essor à cause de la crise du Covid. Et les questions persistent. Protégé, pas protégé… le salarié en télétravail a-t-il les mêmes droits qu’un salarié en présentiel ?

Que dit le Code du travail ?

Que dit le Code du travail ?

L’article L1222-9 du Code du travail dispose : « L’accident survenu au lieu où s’effectue le télétravail, au cours de l’exercice de l’activité professionnelle du télétravailleur, est présumé être un accident du travail. »

En d’autres termes, il suffit que l’événement imprévu se produise aux heures et au lieu (au domicile ou dans un lieu tiers tel qu’un espace de co-working) déclarés par le salarié, pour qu’il puisse être considéré comme un accident du travail .

Cela vaut aussi pour un salarié qui travaille depuis l’étranger, à condition qu’il déclare cette nouvelle implantation, se souvient Sarah Delon-Bouquet, avocate en droit social au sein de la société Addleshaw Goddard, auprès de nos confrères du Parisien.

En revanche, c’est l’assurance multirisque habitation (MHR) qui couvre les dommages qui pourraient être causés aux biens personnels du salarié, prévient le site PAP.

Vous devez également prévenir votre assurance. Même si ce n’est pas obligatoire, l’employeur peut demander au salarié une attestation d’assurance avec laquelle son assureur précise que l’immobilier, y compris pendant le télétravail, est couvert. Elle est gratuite et n’implique pas d’augmentation de la prime. La plupart du temps le MHR est suffisant, mais cette attestation explique le partage des responsabilités.

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Le salarié télétravailleur n’a pas besoin de souscrire à un contrat d’assurance spécifique, il n’y a donc pas de modification de contrat. Le salarié n’a qu’à informer son assureur qu’il travaille à domicile. En principe, l’assurance multirisque habitation couvre les dommages qui pourraient être causés aux biens personnels par des équipements professionnels, qu’ils soient fournis par l’entreprise ou non.

Et pendant la pause déjeuner ?

Et pendant la pause déjeuner ?

Si le salarié se blesse alors qu’il s’apprête à manger, la situation peut être assimilée à un accident au restaurant d’entreprise et constitue donc un accident du travail. Cependant, Sarah Delon-Bouquet, avocate en droit social chez Addleshaw Goddard, évoque le manque de lien entre la blessure et l’activité professionnelle chez nos confrères.

Si le salarié doit se rendre à un rendez-vous professionnel, il y a des accidents de trajet.

Quelle démarche faut-il suivre ?

Quelle démarche faut-il suivre ?

Le salarié travaillant à domicile doit suivre les mêmes démarches qu’un salarié travaillant en présentiel : il doit envoyer un certificat médical à sa Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) puis il dispose de 24 heures pour prévenir son employeur. Ce dernier dispose alors de deux jours pour remplir un constat d’accident et le transmettre à la CPAM, détaille Le Parisien.

Si l’accident entraîne un licenciement, des indemnités journalières sont versées par la Sécurité Sociale au salarié. Ils sont complétés par l’employeur pour atteindre 90% du salaire brut (pendant les 30 premiers jours puis 66,6% le mois suivant) comme le prévoit le Code du Travail.

Quelle prise en charge des frais ?

Quelle prise en charge des frais ?

Le 16 novembre, la députée LREM de Haute-Savoie, Frédérique Lardet, a présenté une proposition de loi cosignée par 39 députés visant à améliorer la prise en charge des salariés travaillant à domicile.

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Le texte propose ainsi de créer un « titre télétravail », qui couvrirait les frais financiers (dépenses d’électricité, de chauffage, de raccordement au réseau, etc.) liés au travail à distance. Actuellement, la loi prévoit la prise en charge totale ou partielle des frais de télétravail par le versement d’une indemnité totale par l’employeur.

Le « forfait télétravail » qui s’inspirerait du forfait mobilité, aurait la forme d’une allocation monétaire annuelle de 600 euros par salarié, exonérée de cotisations et de charges sociales et d’impôt sur le revenu.

L’employeur fournirait une solution de paiement dématérialisée et prépayée délivrée par une société spécialisée, fonctionnant à peu près comme une carte de tickets restaurant. Elle serait rechargée mensuellement par l’employeur et permettrait au salarié de la présenter à un télécentre pour régler les frais engagés dans le cadre du télétravail, sitpule prévissima.