Les établissements privés ont utilisé un réseau sur le territoire pour attirer une nouvelle génération d’étudiants, engageant des sommes considérables dans la pierre.
C’est en bord de Seine à Suresnes (Hauts-de-Seine), à quelques minutes de Paris la Défense, que Skema Business School a implanté son campus Ile-de-France. Le bâtiment et ses 1 500 mètres carrés de terrasse surplombent le lac verdoyant du Bois de Boulogne et la Tour Eiffel Gustave. Les élèves croisés dans le labyrinthe de verre et de métal s’accordent en quelques mots : « C’est beau ». « C’est la Ferrari des campus », renchérit Allal, 23 ans, étudiant en master d’audit et contrôle de gestion, avec satisfaction. Au début du XXe siècle, le site était le siège des usines aéronautiques de l’industriel Louis Blériot. Moderne et lumineux, l’environnement accueille aujourd’hui 2 500 étudiants de la région parisienne.
Cette construction de 15.000 mètres carrés à 100 millions d’euros – en partie financée par un prêt sur vingt ans – symbolise la bonne santé des écoles de commerce, souligne une étude publiée en octobre par CBRE, un groupe de conseil en immobilier d’entreprise. Marginale il y a encore quelques années, la part de l’enseignement supérieur atteint désormais 12 % des grandes transactions immobilières (en volume d’affaires) en Ile-de-France et 30 % en régions.
C’est la démographie qui explique cette montée en puissance des projets immobiliers des centres privés d’enseignement supérieur. La forte natalité française entre 2000 et 2015 se traduit chaque année par un flux important d’étudiants, un phénomène qui devrait se poursuivre jusqu’en 2025 au moins. Si l’université absorbe la plupart des nouveaux bacheliers, c’est dans l’enseignement privé que la progression est la plus forte. En vingt ans, les inscriptions d’élèves dans ces établissements ont doublé, alors que l’enseignement public n’a augmenté que de 17 %. Et depuis 2017, la croissance est encore plus rapide, avec des augmentations d’effectifs d’environ 7 % par an. Le secteur regroupait 592.600 étudiants à la rentrée 2020, selon les données du ministère de l’Enseignement supérieur.
Une demande qui ne faiblit pas
Le boom de la mobilité internationale signifie aussi beaucoup de nouveaux clients pour les écoles. En 2020, plus de 370 000 étudiants étrangers ont choisi un établissement français pour poursuivre leurs études, soit une augmentation de 23 % en cinq ans, selon Campus France. Pour accueillir ce flux, « il y a un besoin croissant d’immeubles dédiés à l’enseignement privé, avec des espaces plus grands et plus flexibles pour optimiser l’espace », observe Thierry Molton, directeur du patrimoine immobilier d’entreprise du groupe immobilier La Française Real Estate Managers.
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