Des chiffres qui ne baissent pas, des risques de suicide plus importants. Les états dépressifs restent une réalité à ne pas négliger.
Les états dépressifs et les idées noires font partie du quotidien d’une partie de la population française. Aucun jour n’est plus déprimant que les autres et les chiffres de Santé publique France et de l’Assurance maladie le confirment. La dépression est toujours l’une des maladies mentales les plus courantes qui peuvent survenir à tout âge.
Les personnes concernées peuvent contacter leur médecin et demander de l’aide, une oreille attentive, des proches ou des organismes spécialisés. Il existe des associations comme France Dépression, le Fil santé jeunes des 12 à 25 ans, la Fédération nationale des associations d’usagers de la psychiatrie (Fnapsy) ou l’Union nationale des amis et familles de malades mentaux (Unafam). L’assurance maladie propose un dossier complet pour comprendre la maladie, ses symptômes et ses traitements, donnant des conseils concrets pour agir au quotidien pour améliorer son état mental.
Des chiffres qui ne baissent pas
Source : SOS Médecins, Santé Publique France
Si l’on regarde les missions de SOS Médecins ces trois dernières années, la première chose qui frappe, c’est que le mythe selon lequel les états dépressifs sont plus importants durant les mois d’automne et d’hiver ne correspond pas à la réalité. En fait, c’est le contraire qui est vrai, car les interventions médicales sont plus courantes au printemps et en été. En 2022, le pic des déplacements des médecins SOS pour états dépressifs a été atteint la dernière semaine d’août. En 2021, c’était début juin; 2020 comme début juillet.
« Les actes médicaux dans les états dépressifs sont restés à des niveaux comparables (voire inférieurs) aux années précédentes dans les dernières semaines de 2022 et S01-2023 », note SOS Médecins dans son point mensuel de santé mentale. Pour le début de l’année 2023, l’association attire l’attention sur les 18-24 ans, pour qui le nombre de procédures est « un peu plus élevé [que] les années précédentes ».
Les départements ruraux davantage concernés
Un autre indicateur de la prévalence des troubles de l’humeur en France est le nombre de prescriptions d’antidépresseurs. Les derniers chiffres de 2020 montrent plus de 3 millions de cas dans tout le pays. Ils ont augmenté de 2,2 % depuis 2015.
Concernant l’identité des personnes concernées, 70% des cas sont des femmes. Dans la moitié des cas, les patients ont entre 50 et 70 ans. En répartissant ces cas sur l’ensemble de la France métropolitaine, on constate que la prévalence de ces situations de trouble bipolaire et de dépression est plus fréquente en Haute-Loire, Creuse et Haute-Corse.
Les risques de suicides à ne pas sous-estimer
Un épisode dépressif peut s’accompagner d’idées noires et de pensées suicidaires. Selon Ameli, « une grande majorité de personnes ayant des pensées suicidaires n’essaient pas », mais rappelle l’importance d’aborder la question avec la personne déprimée afin qu’elle puisse en parler librement et trouver une solution avec son entourage ou son praticien. Ces pensées suicidaires sont également notées par les médecins SOS, qui ont constaté une augmentation significative des visites aux urgences pour cette raison en 2022.
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Les idées mènent parfois à l’action, surtout lorsque la dépression n’est pas diagnostiquée assez tôt. La première semaine de l’année, « les pensées suicidaires ont augmenté chez les 11-17 ans (+105 %) et dans une moindre mesure chez les 18-24 ans (+23 %) et les plus de 65 ans (+36 % ou +45 visites). Chez les 11 à 17 ans, les valeurs observées étaient plus faibles qu’au début de 2022 », précise SOS Médecins.
Tous les suicides ou tentatives de suicide ne sont pas nécessairement associés à la dépression, mais ils sont causés par une véritable souffrance personnelle ou sont liés à l’environnement. Pour reprendre la raison d’être de l’association Dites je suis là : « En parler peut tout changer ».
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