La vie quotidienne à la base aérienne 113 est le reflet de la société. Les militaires travaillent sur le site, mais ils pratiquent aussi des activités sportives ou artistiques. Les civils peuvent les rejoindre s’ils sont parrainés. Tour d’horizon de leurs animations.
On ne s’ennuie pas à la base. Après ou avant la journée de travail, les militaires et leurs familles ont le choix entre 29 activités sportives ou artistiques. Imaginez, après avoir piloté un Rafale ou réparé l’avion de chasse, vous vous accordez un moment de détente sur le parcours de golf, ou allez pêcher dans l’un des réservoirs. A moins que vous ne préfériez encadrer des photos.
Sport et art pour un public spécifique à la base
Oui, il y a de belles opportunités sur ce site, « une mini-ville à proximité de la ville de Saint-Dizier », ironise le lieutenant-colonel Nicolas*, commandant en second de la base et surtout président du club sportif et artistique. Au total, 2 200 militaires et leurs familles peuvent profiter de ces activités récréatives, notamment les 800 personnes qui vivent sur la base.
Ces divertissements ne sont pas anecdotiques. Ils s’adressent principalement à des publics spécifiques qui ont besoin d’être occupés pour éviter l’ennui, voire la dépression. « L’armée offre un logement aux jeunes sous-officiers s’ils le souhaitent, mais le week-end, ils sont seuls. S’ils n’ont pas de transport, ils peuvent participer aux activités. Il y a aussi des célibataires géographiques qui étaient auparavant sur d’autres Ils travaillent ici, ils rentrent chez eux pour leur temps libre. Donc ils font des activités en semaine », explique le député. Sans oublier les militaires qui vivent à l’extérieur de la base avec leurs familles, « une grande majorité ».
Justement, en parlant de famille, les activités proposées jouent un rôle de décompresseur pour ceux qui attendent le retour du soldat. Ils aident à accepter la distance. « Pour la motivation des militaires, il est important que les conjoints comprennent le cadre dans lequel ils servent. Un militaire qui va bien est un soldat qui travaille bien. Nous sommes une communauté qu’il faut nourrir », rappelle le responsable.
Les civils bienvenus mais contrôlés
Le club sportif et artistique est également ouvert aux civils, simples citoyens. Mais vous devez montrer vos informations d’identification avant d’entrer dans la base. Ces personnes doivent être parrainées par un militaire et une enquête sera faite sur eux. Ces derniers doivent être accompagnés de leur parrain à chaque fois qu’ils exercent le hobby. « Et nous ouvrirons le commerce aux civils s’il n’y en a pas dans la ville. Nous ne voulons pas entrer en concurrence avec d’autres clubs », prévient l’un des responsables. C’est ainsi que le squash s’est ouvert sur l’extérieur.
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Enfin, faire partie du club permet aux militaires de participer aux compétitions du club de défense. L’équipe de badminton jouera donc un championnat à Mulhouse l’année prochaine. Les Braguards se distinguent également en volleyball. Qu’en est-il des clubs de supporters de la BA 113 ?
*Pour des raisons de sécurité, seuls les prénoms des soldats sont mentionnés.
Au fil des ateliers
Aéromodélisme, couture, jeux de guerre, peinture, musique, plongée, golf, pêche, squash, badminton, volley… composent les 29 sections, dans le bâtiment T4 ou dans la salle de sport.
Couleurs. Catherine manie les pinceaux depuis plusieurs années. Cet ancien militaire est venu au club pour peindre avec un ami, mais aussi pour faire du coaching. « Et puis je l’ai remplacée en tant que manager », dit-elle. Patricia a décidé lors de la journée portes ouvertes : « Mon mari fait déjà des maquettes d’avions, j’en ai profité. Nous sommes en petit groupe, il fait chaud. Aline, elle aime peindre grâce aux conseils de ses camarades, et non à des cours rigides. : « c’est un moment de libération, mais parfois, nous sommes aussi très concentrés ».Il leur arrive d’exposer.
Aéromodélisme. Laurent est un civil fou d’avions. Depuis une quinzaine d’années, il passe de nombreuses heures à concevoir des avions en bois, « depuis qu’un ami militaire m’a demandé de venir. Au final, il ne reste presque plus de soldats dans cet atelier », s’amuse le passionné. Sa plus grande joie : « Nous peuvent tous faire l’avion le week-end, après 17 heures, en volant sur une piste, juste à côté de celle des Rafale », confie-t-il avec une pointe de fierté.
Jardinage et apiculture. Bernard a choisi une parcelle en 1995. Depuis, ses citrouilles ont bien poussé. Ils sont 18 à cultiver leurs légumes, et quelques fleurs, juste à l’entrée de la base. « Il y a des actifs, des retraités, des militaires et des civils. Chacun sait ce qu’il veut. C’est vraiment convivial, on s’échange des plantes qu’on a trop ou des légumes ». Pascal a choisi de s’occuper des abeilles, plus d’une dizaine de ruches sont installées le long d’une haie : « Le miel est extrait ici, et nous le consommons. »
Sortir aussi sur le territoire
Le commandement de la base encourage ses soldats à ventiler la base. « Il faut s’ouvrir aux autres, ne pas être dans le vide. C’est mieux pour la richesse de l’esprit. Comme ça ils peuvent sortir du milieu de travail, c’est positif », estime le lieutenant-colonel Nicolas.
Sans compter qu' »aller au cinéma, au restaurant… ça permet de maintenir l’activité économique des environs ». Les militaires sont présents sur un territoire bordé par Vitry-le-François, Bar-le-Duc et Wassy Les communes de l’agglomération font beaucoup, nous avons beaucoup de possibilités d’excursions, les théâtres, la piscine, et les activités touristiques du Lac du Der », poursuit-il, en bon guide de la région.