Les méthodes de Peter Marti, le juge UDC de Zurich, ont agité le fédéral bernois. Mandaté pour enquêter sur des fuites dans la presse liées à l’affaire d’espionnage « Crypto », un procureur fédéral adjoint n’a pas hésité à contrarier de hauts responsables. Markus Seiler, le bras droit du ministre Ignazio Cassis, en a fait l’expérience. Et surtout, Peter Lauener, l’ancien responsable de la communication du conseiller fédéral Alain Berset, qui a même passé du temps en détention provisoire.
À lire aussi: Avis de tempête estivale au Conseil fédéral
Aujourd’hui, les rôles sont inversés, et Peter Marti se retrouve dans celui du suspect. Des poursuites pénales ont été engagées contre lui. Elle est dirigée par Stephan Zimmerli, nommé pour l’occasion procureur extraordinaire par l’Autorité de surveillance du ministère des Affaires publiques de la Confédération. Pour ce faire, le secrétaire général du Département fédéral de justice et police (DFJP) devait signer mardi l’autorisation demandée, selon un communiqué.
Présumé innocent
La présomption d’innocence s’applique. Le feu vert donné par le DFJP ne dit rien sur la culpabilité ou l’innocence du suspect. En effet, une autorisation doit en principe être donnée. Elle ne peut être refusée que s’il n’y a manifestement pas d’infraction pénale à condamner, si l’affaire n’est pas grave ou si une mesure disciplinaire appropriée a été prononcée à l’encontre du coupable.
Le DFJP refuse de divulguer l’objet de la plainte contre Peter Marti, tandis que l’Autorité de surveillance du Parquet de la Confédération ne peut pas le faire.
Lire aussi : Alain Berset toujours en vue, entre politique et morale
Au cours des enquêtes de Peter Marty, des experts et des observateurs se sont demandé si le procureur avait outrepassé son mandat et s’il enquêtait au-delà. Les questions portaient également sur la justification de la détention préventive de Peter Lauener. En tout cas, ce dernier a connu une rupture de carrière brutale.