Homéopathie : mode de fabrication, utilisation, bienfaits, contre-indications…

Recommandée par 73% des Français, l’homéopathie est d’autant plus impliquée qu’elle a été déremboursée en 2021. Quand l’utiliser, pourquoi, comment ? On vous dit tout.

Sur quels principes repose l’homéopathie ?

Le principe de similitude est la base de l’homéopathie. Elle a été définie par son fondateur Samuel Hahnemann à la fin du XVIIIe siècle comme « toute substance capable d’induire, à des doses de poids chez des sujets sains, des symptômes pathologiques, et capable, à des doses spécialement préparées, de faire disparaître des symptômes similaires ». patient qui les donne ».

Ce sont les dilutions successives (on parle d’infinitésimalité), représentées par le nombre et la citation CH, et la minimisation (les molécules actives macérées puis la teinture mère diluée et secouée en même temps) le produit assure alors l’activité biologique. différent de la matière première. Un exemple pour mieux comprendre ? La noix vomi et la belladone, qui sont toxiques, entrent dans la composition de Nux vomica 9 CH et de Belladonna 9 CH, recommandés pour soulager les nausées et les vomissements.

L’homéopathie repose sur trois principes :

Qu’est-ce qui distingue l’homéopathie des médecines conventionnelles ?

« L’homéopathie est une thérapie avec une approche personnalisée, explique Isabelle Chanel, directrice de la recherche et du développement, des affaires scientifiques et médicales des laboratoires Boiron. Elle traite les symptômes mais tient compte de l’histoire, de l’environnement, des habitudes de vie, du profil de la personne… ».

Quelles sont les catégories de médicaments homéopathiques ?

Le médicament homéopathique est défini comme « tout médicament obtenu à partir de substances dites souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication homéopathique décrit par la pharmacopée européenne, la pharmacopée française ou, à défaut, les pharmacopées en usage officiel dans un autre Etat membre de l’Union européenne ». Certains principes peuvent également figurer en médecine homéopathique » (article L.5121-1 11 du code de la santé publique).

Il existe des médicaments de nom commun (médicament de nom de souche) et des spécialités homéopathiques (médicament de marque comme Oscillococcinum).

Les médicaments homéopathiques portant le nom commun sont vendus sous le nom scientifique, c’est-à-dire. Nom latin de la souche homéopathique (par exemple : Arnica montana) et de la dilution homéopathique (5 CH, 9 CH, 15 CH….) .

Il existe également des formules standardisées contenant un mélange de souches homéopathiques. Par exemple: la formule actuelle du composé Alium cepa est allium cepa 3 CH + atropa belladonna 3 CH + euphrasia 3 CH + mercurius dulcis 3 CH + hydrastis canadensis 3 CH + kalium bichromicum 3 CH + sambucus nigra 3 CH.

Il n’y a pas d’indication, de posologie ou de consigne thérapeutique dans les médicaments avec un nom de pression et des formules standardisées. En fait, ils peuvent être utilisés pour différentes maladies selon les patients. A partir du 1er janvier 2021, l’Assurance Maladie ne rembourse plus les remèdes homéopathiques courants. Les agences de santé ont en effet considéré que les preuves de leur efficacité étaient insuffisantes. Cependant, certaines mutuelles continuent d’en couvrir une partie.

Les spécialités homéopathiques sont des médicaments dont la formule est issue de l’expérience de médecins homéopathes. Ils contiennent généralement plusieurs souches homéopathiques. Contrairement aux médicaments dont le nom est imprimé, ils comportent une indication thérapeutique, une posologie et une notice. L’assurance-maladie ne rembourse pas non plus les spécialités homéopathiques

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Pourquoi les médicaments homéopathiques se présentent-ils le plus souvent sous forme de granules ?

« C’est une forme très intéressante d’un point de vue thérapeutique car elle permet une prise en charge totale des principes actifs et donc des gains d’efficacité », note notre expert de Boiron. Les granulés sont aussi des produits faciles à utiliser, quel que soit l’âge ou le profil du patient : on peut les diluer dans un peu d’eau (pratique pour les bébés, donc les mettre dans le biberon), les laisser fondre sous la langue ou les puiser. avec eux. Contrairement à d’autres traitements ou produits, les granules homéopathiques n’ont pas besoin d’être prises à certains moments, notamment avant, pendant ou après un repas, en début ou en fin de journée. Il faut cependant observer une bonne observance (notamment la régularité de la prise des produits) du traitement décidé par le professionnel de santé.

Les laboratoires continuent-ils leurs recherches en homéopathie ?

Absolument. « Nous poursuivons nos investigations et nous trouvons encore aujourd’hui de nouveaux indices », s’est réjouie Isabelle Chanel de Boiron. « Nous travaillons également au développement de combinaisons de pression. » D’autres chercheurs travaillent spécifiquement sur de nouvelles utilisations de souches homéopathiques connues.

Ainsi des travaux présentés au Comité Européen d’Homéopathie en 2019 ouvrent la voie à de nouveaux axes de recherche : l’homéopathie environnementale. Le professeur Leoni Bonamin, chercheur et vétérinaire au Brésil spécialisé en homéopathie environnementale, explique : « De nombreux domaines liés à l’application des solutions homéopathiques peuvent être explorés : l’activité sur les traitements phytosanitaires, la réduction de la résistance aux antimicrobiens, la production d’aliments sûrs et de qualité. ou le développement d’une agriculture durable.

D’où sont issus les principes actifs des médicaments homéopathiques ?

Des plantes principalement mais pas seulement. « Nous travaillons aujourd’hui avec plus de 2000 souches, des substances actives le plus souvent d’origine végétale (1170 plantes sont traitées au laboratoire), mais qui peuvent aussi être animales (venin par exemple), minérales ou encore chimiques », explique Isabelle Chanel de Bore. De nombreuses substances et produits utilisés en homéopathie sont également utilisés par l’industrie pharmaceutique, ils sont connus et reconnus.

A quoi correspondent les différentes dilutions ?

Les dilutions sont adaptées à l’utilisation du traitement homéopathique, elles correspondent à la quantité de matière première de base active. « 1 CH indique que le principe actif rempli sur le granule a été dilué au 100ème, soit une goutte de matière première à diluer dans 99 gouttes de solvant », explique Isabelle Chanel de Boiron. La dilution de 2 CH correspond à la préparation de 1 CH qui est à nouveau dilué et dynamisé à 1 pour 100, et ainsi de suite.

Quelles dilutions prendre ?

La règle est que l’on utilise des dilutions hautes (12 CH et plus) pour les traitements de base et toute la sphère psychologique, et des dilutions basses ou moyennes (9 CH) pour les symptômes aigus : coups, piqûres d’insectes, etc.

Quelles sont les contre-indications à l’homéopathie ?

Il n’y a pas. L’homéopathie peut être adaptée à l’ensemble de la population. Les bébés ou les femmes enceintes par exemple (78% des sages-femmes utilisent l’homéopathie), mais aussi les polymédicaux. La polymédication est particulièrement fréquente chez les personnes âgées. Un homéopathe peut alors choisir de s’occuper du confort de vie des personnes âgées.

Existent-ils des effets secondaires aux granules homéopathiques ?

« Il n’y a pas d’effets secondaires graves connus, ni de risque d’interaction avec des médicaments connus », insiste Isabelle Chanel de Boiron. C’est aussi parce que l’homéopathie n’entre pas en conflit avec les médecines allopathiques qu’elle peut être utilisée en accompagnement, en cas de pathologie sévère ou chronique. « Les oncologues peuvent prescrire des granules homéopathiques pour soulager les nausées ou réduire la fatigue liée aux traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie », note encore notre expert.

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Qui consulter pour une approche homéopathique ?

« L’homéopathie est un médicament prescrit et recommandé par les professionnels de santé », insiste Isabelle Chanel de Boiron. Il est notamment utilisé par les médecins généralistes (45 000 médecins généralistes l’utilisent en France), les sages-femmes et les vétérinaires. Le pharmacien peut également être intégré dans la boucle, il a notamment un rôle de conseil important.

La consultation en homéopathie est toujours médicale, car en France, seuls les professionnels de santé ont le droit de prescrire des médicaments homéopathiques (que la sécurité sociale ne rembourse plus). Elle se déroule en deux temps : observation et questionnement. Le médecin essaie d’observer son patient pour établir son profil homéopathique, qui lui permet ensuite de faire sa prescription. Ensuite, il procédera à un interrogatoire précis et posera des questions pour connaître les troubles, leur gravité, leur fréquence et toutes les précisions nécessaires, etc. Il cherchera également à connaître l’histoire de l’individu, les détails de son mode de vie et ses antécédents familiaux.

En fonction des informations recueillies, il pourra établir sa prescription et conseiller le patient sur des examens complémentaires si nécessaire.

La fabrication et la vente des médicaments homéopathiques est-elle contrôlée en France ?

Les médicaments homéopathiques doivent également bénéficier d’un enregistrement ou d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) avant d’être disponibles à la vente.

Dans les deux cas, le laboratoire dépose une demande auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour le médicament homéopathique. Un dossier est joint à cette demande documentant la qualité, la sécurité et l’usage homéopathique du médicament. Après évaluation de ce dossier et si le médicament présente les garanties nécessaires, l’ANSM peut, selon le cas, délivrer l’AMM ou poursuivre l’inscription du médicament homéopathique.

Peut-on s’automédiquer avec l’homéopathie ?

En France, l’automédication est un peu un sport national. Les dernières études montrent que 54% des Français ont eu recours à l’homéopathie en automédication au cours des deux dernières années. Si l’automédication peut être une solution à la bobologie courante (maux de tête, hématome après une chute chez l’enfant, difficultés passagères à s’endormir, etc.), elle n’a plus sa place pour des symptômes gênants ou des douleurs d’origine inconnue. Il faut donc consulter. En revanche, un traitement homéopathique peut être pris en attendant la consultation (douleur dentaire par exemple). Le conditionnement et la pratique de l’homéopathie peuvent également être un frein à l’automédication.

L’homéopathie peut-elle être remboursée ?

A partir de janvier 2021, la CPAM ne rembourse plus l’homéopathie, c’était jusqu’à 30% avant la réforme. En revanche, les assurances complémentaires santé couvrent la plupart du temps.

Fin juin 2019, la Haute Autorité de Santé a publié un avis recommandant le déremboursement complet de l’homéopathie, arguant du manque de preuves scientifiques de son efficacité meilleure que celle du placebo.

Les prix des médicaments homéopathiques ont-ils augmenté depuis le déremboursement ?

Une étude nationale n’a pas encore été réalisée pour attester de l’augmentation des prix de vente des médicaments homéopathiques, mais elle est prévisible pour diverses raisons. Une fois qu’un médicament est déremboursé (pas seulement les médicaments homéopathiques), l’Assurance maladie ne fixe plus son prix, le pharmacien peut donc le fixer librement.

Elle a donc tendance à monter autant que la TVA sur un médicament non remboursable de 2,5% à 10%. Enfin, pour compenser le préjudice causé par la réduction du volume des ventes liée au remboursement, certains laboratoires peuvent être tentés d’augmenter leur prix de vente.

Les preuves scientifiques de l’efficacité de l’homéopathie manquent aujourd’hui pour montrer un meilleur effet qu’un placebo. En cas de symptômes gênants ou persistants, il est nécessaire de consulter votre médecin. Bien que dépourvue d’effets secondaires, l’homéopathie ne doit pas se substituer aux soins allopathiques sans avis médical.