Comment se porte l’immobilier en Bretagne ? Selon le baromètre actuel des prix de l’immobilier, le marché s’est stabilisé ces dernières semaines. Cela fait suite à une forte augmentation des achats dans la région pendant l’épidémie de Covid. Désormais, d’autres facteurs entrent en jeu : le coût de la vie notamment, qui n’incite pas vraiment à l’investissement immobilier, d’autant que les prix restent élevés. Des prix élevés mais peu d’acquéreurs en résultent, il est peut-être temps de « négocier davantage », explique le notaire Philippe Eon, vice-président du conseil régional des notaires de Bretagne, invité de France Bleu Armorique, ce mercredi 25 avril.
France Bleu Armorique : Comment explique-t-on que le marché immobilier se contracte désormais ?
Philippe Eon : Après deux longues années, il est normal que le volume baisse. Les prix n’augmentent plus pour le moment, mais cela reste un marché important en termes de pierre. C’est un marché attractif. Notre région est toujours attractive. Cela est dû à plusieurs facteurs : la guerre en Ukraine, l’augmentation des coûts de l’énergie, le coût des matériaux. Et puis depuis quelque temps les difficultés d’accès au crédit se sont encore un peu accrues.
Moins d’activité sur le marché signifie-t-il des prix plus bas ?
Pas exactement pour le moment, c’est ce qu’il est très important de souligner. Nous avons un ralentissement des volumes. Par exemple, entre le T3 2021 et le T3 2022, nous avons environ 11 % de ventes en moins pour les maisons anciennes, ce qui est significatif. En fait, il est plus prononcé en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan. Pour le moment, la baisse des prix n’a pas commencé et nous attendrons donc encore quelques mois puisque nous ne sommes qu’au début du mois de janvier. Mais il faut rester optimiste car la région est très attractive.
Les prix restent élevés, mais il y a moins d’acheteurs. N’est-ce pas le bon moment pour négocier plus soigneusement quand acheter ?
Absolument. Le marché s’est un peu retourné, c’était un marché de vendeurs, maintenant il devient un marché d’acheteurs pour plusieurs raisons : difficulté d’accès au crédit, ralentissement du volume des ventes, arrêt de la hausse des prix. Donc c’est effectivement un moment qui peut être intéressant. Cela peut être un marché d’opportunités. On le voit, par exemple, dans certaines statistiques des contrats préliminaires. En un an, les avant-projets de maisons en Ille-et-Vilaine ont augmenté de 4 %. Au premier trimestre, nous sommes à moins 6% du volume pré-contrat sur les trois derniers mois. Dans le Morbihan on est à moins 1% et dans les Côtes-d’Armor à moins 2,7%. C’est pour les maisons. Et puis on est à moins 1% pour les appartements. Vous pouvez donc voir que la tendance ralentit en fait en termes de volume. Il offre donc des opportunités de négociation.