Publié le 31 janvier 2023 à 16h02. Mis à jour le 31 janvier 2023 à 16h16
Dans un contexte de baisse historique des ventes de maisons neuves, la publication des résultats annuels 2022 des grands promoteurs immobiliers était très attendue. Kaufman & amp; Broad – qui a ouvert le bal mardi – se porte plutôt bien.
La société a annoncé, pour son exercice fiscal du 1er décembre 2021 au 30 novembre 2022, une baisse limitée de ses réservations de logements de 6% par rapport à l’exercice fiscal précédent, à 6.214 unités. Bien loin cependant des 9 122 réservations enregistrées en 2018. En valeur, le promoteur s’autorise même une hausse d’environ 2 %.
Importance des ventes en bloc
Les ventes en bloc (par lots résidentiels) à des investisseurs institutionnels ou bailleurs sociaux ont représenté 56% du volume total – dont 25% pour les logements gérés. Environ 21 % des ventes ont été réalisées auprès de particuliers achetant dans le cadre du Dispositif d’Aide à l’Achat Pinel, 10 % à des investisseurs non Pinel et 10 % à des primo-accédants.
Kaufman & amp; Broad a également plus ou moins stabilisé son portefeuille foncier, autour de 34 000 promesses d’achat signées avec des propriétaires fonciers, en attente d’un permis d’urbanisme.
Le délai de vente du parc de logements a légèrement augmenté, à 4,3 mois en moyenne à fin novembre 2022, contre 3,7 un an plus tôt. Mais ce serait 11,1 mois pour la moyenne du marché, précise le promoteur. L’offre commerciale disponible, majoritairement située dans des zones étroites, s’élevait à 2 218 unités résidentielles à fin 2022.
Abandon des projets non rentables
Pour arriver à ces résultats, Kaufman veille à ajuster constamment ses projets. « Certains ont été abandonnés, d’autres arrivent. L’essentiel est de ne garder que ceux qui ont une viabilité économique compte tenu de la hausse des taux d’intérêt sur les prêts et de la hausse des coûts de construction », a expliqué Nordine Hachemi, PDG de l’entreprise. Ceci « tout en maintenant des prix acceptables pour nos clients », a-t-il ajouté.
Les prix de vente ont cependant augmenté l’an dernier – pour permettre au promoteur de préserver son équilibre financier. Mais pour 2023, le gestionnaire s’attend à une baisse, au moins au second semestre, des prix des matériaux qui augmentent depuis des mois et grèvent les coûts de construction. De quoi relâcher la pression.
Il compte aussi mettre fin à la « concurrence plutôt stupide que les promoteurs ont eue sur le terrain », qui a fait bondir les prix. « Les prix devraient baisser de 20 à 25 %. « Cela semble beaucoup, mais nous serions en fait revenus aux niveaux de 2019 », a-t-il déclaré.
Versement de dividendes
L’année a été un peu plus complexe en immobilier commercial qu’en construction résidentielle. Cependant, il représente une part significativement plus faible des activités de l’entreprise. En valeur, les réservations ont diminué de près de 11 %. Cependant, quelques opérations majeures ont été lancées, comme la création d’un campus de bureaux de 27 000 m2 à Marseille. Ou la réhabilitation à Paris du siège historique de la Chambre de commerce et d’industrie d’Ile-de-France.
A noter que fin octobre, le promoteur a reçu le permis de construire définitif pour la restructuration du quartier Gare d’Austerlitz, toujours dans la capitale.
Enfin, Kaufman & En 2022, Broad a enregistré un chiffre d’affaires HT, en hausse de près de 2,6% par rapport à 2021, à plus de 1,3 milliard d’euros, dont près de 88% a été généré par les immeubles résidentiels. Le résultat net consolidé atteint 69,3 millions d’euros (+4,4% en un an) et le résultat net part du groupe s’élève à 49 millions (+11,7%).
Le groupe prévoyait de verser à ses actionnaires un dividende par action de 2,40 euros pour l’exercice qui vient de s’achever.