A 32 ans, l’ancien pilier du Stade Français entame sa 6e saison à l’ASM Clermont. Pour le Quinze Mondial, il s’est exprimé sur sa carrière, ses temps forts ainsi que la nouvelle édition de la Champions Cup.
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Déjà, comment vas-tu ? Comment s’est passée l’étape d’avant-saison à Tignes ?
Le stage est arrivé assez tôt dans la préparation, c’était en fin de deuxième semaine. C’est ce que les entraîneurs voulaient pour la cohésion, pour retrouver le groupe. Changer de place, c’est un peu bien. Ceci est important pour éviter tout type de fatigue.
Tignes est en effet en été et est un endroit idéal pour se préparer. C’est en hauteur et les structures sont super. Il y a un terrain de rugby, une salle de musculation plus bas dans la station, on peut faire du VTT ou de la randonnée en montagne, il y a vraiment de quoi faire.
Focus sur 2022/2023

Morgan Parra et Camille Lopez Crédit photo – Iconsport
Sur quels aspects l’entraîneur souhaite-t-il que l’équipe s’améliore pour la saison prochaine ?
Je pense qu’il faut vraiment instaurer la confiance. L’année dernière n’était pas ce que nous voulions. On a vu en fin de saison dernière qu’il y a des choses positives, on s’en tient à la Coupe d’Europe, il faut garder ça. Il faut maintenant repartir sur cette envie collective et surfer sur cette fraîcheur avec les nouveaux joueurs.
La saison de Clermont a été compliquée sur le plan sportif, quels sont les objectifs pour la saison prochaine, à savoir le TOP 14 et la Champions Cup ?
L’objectif est de regagner la place de l’ASM et de jouer dans le haut du tableau. Nous avons eu un peu de mou, mais le regarder entre dans un match. On a gardé ce match référence contre Perpignan où on a perdu des points bêtes en fin de match qui nous ont coûté en fin de saison. Il n’y a pas le droit de se tromper. C’est à nous de faire le bon travail et de ne pas baisser les bras dans les moments importants.
Pouvez-vous nous parler du recrutement de Clermont ? Es-tu satisfait?
Oui, de nombreux joueurs reconnus et établis ont signé. Ils se sont tout de suite impliqués dans le groupe et dans l’équipe et ça fait du bien. Ils apporteront de la fraîcheur et du renouveau à la main-d’œuvre. C’est bon de voir de nouveaux visages, ils leur donneront une nouvelle vie.
Avec les nombreux départs de joueurs seniors comme Morgan Parra et Camille Lopez, avez-vous désormais un rôle de leadership encore plus important à Clermont ?
En fait, c’est venu très lentement. Tu vois là il manque Fritz Lee qui est toujours en vacances car il est avec les Samoa et je me souviens avoir regardé les gars autour de moi au début de la préparation et j’ai réalisé que j’étais le plus vieux.
Je m’entends bien avec tout le monde, ce rôle est venu progressivement. Les liens ont été créés. Avec les plus jeunes, j’aime leur apporter mon expérience sans en faire trop. Je suis comme ça, je partage. Pour certains, mon surnom est même « Tonton Rabs », ça fait plaisir d’entendre ça. Ils reconnaissent le travail que j’ai accompli au fil des ans et sont prêts à écouter les conseils.
De nouvelles notions à prendre en compte

Crédit photo Rabah Slimani – IconSport
Tu vas affronter les Stormers en Champions Cup, que penses-tu de l’intégration des clubs sud-africains en Coupe d’Europe ?
Il y a plein d’histoires, certains diront que c’est bien, d’autres diront que ce n’est pas bien. Ce que cela peut apporter, ce sont de nouveaux affrontements contre différentes équipes que nous n’avons jamais rencontrées. Ce sont des équipes de haut niveau, on le sait très bien, la plupart des joueurs composent l’équipe sud-africaine. Ils sont aussi en tête de liste, mais bon, je vais reprendre les mots de mon ancien coéquipier Morgan Parra, « ça perd un peu de son charme ».
Je ne sais même pas si on peut encore l’appeler « Coupe d’Europe », je ne sais même pas s’ils vont lui trouver un nom, c’est bizarre de penser qu’on est pour cette compétition. ‘aller en Afrique du Sud.
Ce seront des voyages exceptionnels, nous avons l’habitude de voyager, donc nous allons nous adapter, il y a très peu de décalage horaire. Le personnel pourrait organiser cela comme un stage à l’étranger, je ne sais pas comment ils vont le faire. Une autre chose à prendre en compte est que lorsque vous irez en Afrique du Sud ce sera l’été alors que chez vous ce sera l’hiver. Comment gérer cela ? On va partir de Clermont, il fera -2 ou -3 degrés et vous y arriverez, il fera 24. Il faut penser à tout ça.
»Ce sont eux qui sont plus légitimes que moi »

Crédit Photo Equipe d’Algérie de Rugby – Iconsport
Place au XV de France. Que pensez-vous de ce XV français made in Galthié et des dernières performances des Bleus ? Peuvent-ils prétendre au titre suprême ?
Bien sûr et c’est tout le mal que je souhaite à l’équipe de France bien sûr ! On voit les performances, un Grand Chelem qui n’était pas arrivé depuis 12 ans, ce n’est rien. Ils ont gagné contre les All Blacks, les Wallabies, les Irlandais… Par rapport à avant, c’est le jour et la nuit. Le niveau de l’équipe de France fait qu’elle a tout pour croire.
Comment voyez-vous les nouvelles règles d’éligibilité pour l’équipe nationale ? Est-il possible de vous voir un jour porter le maillot DZ et partager votre expérience au plus haut niveau ?
On m’en a déjà parlé et ça aurait été fou pour l’Algérie de se qualifier pour la Coupe du monde et d’être dans la poule de la France et de la Nouvelle-Zélande. C’est incroyable.
Après, pour revenir sur ces nouvelles règles, je pense que c’est une bonne chose pour les joueurs qui ont eu très peu de sélections. Partout où j’aimerais apporter mon expérience, mais j’ai déjà fait ma carrière internationale. Je ne peux pas remplacer un gars qui s’est sacrifié et s’est battu pour jouer pour l’équipe algérienne. je me sentirais mal. Ils se mouillent tous les week-ends pour espérer porter ce maillot DZ, ce sont eux qui sont plus légitimes que moi.
Après, pour les équipes du Pacifique, c’est un avantage. On voit les Fekitoa, Piutau, Folau… C’est plus logique. Ils auront l’occasion de porter plusieurs fois le maillot de leur pays d’origine.
»Transmettre tout ce que m’ont appris les anciens »

Crédit photo Rabah Slimani – IconSport
Dites-moi quel est le joueur le plus coriace que vous ayez affronté et celui que vous préférez avoir dans votre équipe plutôt qu’en tant qu’adversaire ?
Avant de jouer ailier droit, j’ai aussi joué à gauche et j’ai un souvenir de Carl Hayman lors du match de préparation contre Toulon. Très gentiment, on s’est pris la tête avec Arthur Joly et il y a eu le premier coup de pied, Lionel Beauxis envoyant le ballon directement au contact. On a commencé le match par une mêlée au milieu du terrain. Je ne vous cache pas que nous avons pris une pénalité d’entrée.
Je pense immédiatement à deux joueurs à savoir George Moala et Peceli Yato. Peceli se remet en ce moment, car il a été blessé, mais quand il est en forme, il fait peur. C’est un morceau de bois, il est rapide, il est puissant, attention avec le ballon dans la main, il est très difficile à arrêter.
Et pour l’après-carrière ? Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets ? Un métier de coach pourrait-il vous intéresser ?
Bien sûr, un poste de coach m’intéresserait beaucoup. Ce serait formidable de pouvoir transmettre tout ce que les aînés m’ont appris pendant toutes ces années. J’y pense, je vieillis et je vois de plus en plus de jeunes, ça me donne envie de muter.
Après, je ne pense pas qu’au rugby. L’année dernière, je suis passé par Provale pour un diplôme en immobilier avec mon compagnon. Pourquoi ne pas créer une agence et obtenir un supplément de rugby. Je compte rester en Auvergne, on est bien ici. J’ai passé une bonne partie de ma vie ici aussi.
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