Investissement locatif : SCPI, investissement anti-inflation

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Thème : Investissement financier

Certains économistes l’affirment : la SCPI serait un instrument financier prudent pour éviter les hausses de prix actuelles et ainsi réussir, en période défavorable, sa stratégie d’investissement locatif. La vérité pour le privilège ou la mauvaise bonne idée ? Clarification.

Les SCPI gagnent du terrain

Après avoir franchi le seuil des 6 % en juillet (6,1 %), l’inflation a légèrement ralenti en France en août, revenant à 5,8 %. Les boucliers tarifaires annoncés par les pouvoirs publics sur les postes énergétiques (carburant, électricité, gaz) semblent commencer à être réglementés timidement. Mais les perspectives à moyen terme pour l’économie restent mitigées. La tendance haussière des prix ne devrait pas faiblir à court terme, selon l’analyse prédictive des spécialistes.

Alors que le climat morose actuel tend à retarder ou détourner les projets financiers ou les plans d’investissement, certaines structures d’investissement ne s’annoncent pas sombres : les SCPI (Sociétés Civiles de Placements Immobiliers). Au deuxième trimestre 2022, leur collecte a augmenté et a bondi à 5,2 milliards d’euros. Les investisseurs voient dans ces organismes des véhicules accessibles (faible coût par action) et potentiellement plus rémunérateurs que l’épargne réglementée. Pour rappel, le taux de rémunération du Livret A, du LDDS et du Livret Jeune est actuellement de 2 %. C’est entre le PEL (Plan d’Epargne Logement) rétrogradé à 1 % et le LEP (Livret d’Epargne Populaire), grand gagnant inattendu, qui a fièrement atteint 4,6 %. En comparaison, la rentabilité de la SCPI est en mesure d’augmenter à 5,3% en 2021 et une moyenne de 4,2% au deuxième trimestre 2022.

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Quand les SCPI instrumentalisent l’inflation

Si de nombreux experts considèrent la SCPI comme le bouclier anti-inflation idéal pour les investisseurs locatifs, c’est parce que les loyers accumulés par cette structure d’investissement immobilier sont précisément indexés sur l’inflation. Ils évoluent selon trois indices qui s’adaptent au phénomène de hausse des prix mondiaux : l’indice des loyers de l’activité tertiaire (ILAT), l’indice des loyers commerciaux (ILC) et, bien sûr, le bien connu indice des loyers de référence (IRL).

Cet élément de lourdeur nous invite-t-il à nous précipiter vers les opportunités alléchantes que SCPI semble représenter aujourd’hui ? Pas nécessairement. En effet, il est important de rappeler que si l’inflation se double d’une revalorisation des loyers, cette dernière reste encadrée pour contrecarrer les pratiques abusives de certains bailleurs. Par exemple, le Sénat français a récemment voté la limitation de l’ILC à +3,5% pendant 1 an.

SCPI : l’inflation remonte-t-elle le prix des tickets d’entrée ?

Autre élément d’inflation en faveur de la SCPI : le prix d’entrée. Elle a crû en moyenne de 10,01% entre fin 2013 et fin 2020, tirée par une hausse des prix de l’immobilier de près de 22% entre 2010 et 2020. Ainsi, ceux qui ont investi en SCPI peuvent naturellement se réjouir de l’acquisition de leur part de valeur à travers le contexte. . Un cadeau.

Enfin, un dernier détail pourrait peser sur l’activité d’investissement des foncières : la double hausse du taux directeur de la BCE (Banque Centrale Européenne) impactant les taux des crédits bancaires. Les institutions financières sont de plus en plus exigeantes en matière de crédit immobilier, ce qui risque de provoquer une baisse de la demande et, corrélativement, d’impacter les prix des terrains. La SCPI n’a pas nécessairement recours au crédit immobilier pour financer ses acquisitions immobilières. Elle donne la priorité aux capitaux versés par les investisseurs, mais si cela s’avère insuffisant, il n’y a pas d’autre choix que de se tourner vers les organismes de crédit. La vigilance doit donc être maintenue.

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En résumé

L’auteur est spécialisé en économie, finance et immobilier

Diplômée d’un Master 2 en journalisme, je tente depuis une dizaine d’années de diversifier mes missions et collaborations professionnelles pour devenir un véritable couteau suisse de l’information multimédia (presse écrite et web, télévision, radio). &#xD ;