La culture du chanvre se développe au Pays basque : « On essaie des choses, on se manque, on recommence »

Une grosse plante de cannabis, plantée sur 2,5 hectares, sort la tête du champ…

Une grande plante de cannabis, plantée sur 2,5 hectares, sort la tête du champ. « C’est un appel aux voisins », s’amuse son père Bertrand Ithurbide, fraîchement retraité.

A partir de fleurs de chanvre, les entrepreneurs produisent leur huile de CBD. Après la première récolte en 2021, ils ont sorti 8 000 flacons qui ont été vendus en pharmacie. Cette année, ils ne sont plus seuls. Trois agriculteurs locaux les suivent dans leur aventure et utilisent un lopin de terre pour faire pousser des cultures. « Nous développons le secteur agricole local, a conclu Hugo Ferraris, le 2e partenaire. Au total, nous devrions avoir environ quatre hectares, et 30 000 pieds. »

Une envie d’expérimenter

Une envie d’expérimenter

L’un d’eux est à dix minutes de la ferme d’Ithurbide. Xemein Etchamendy, un agriculteur de 26 ans, récolte sa première récolte pour Ondo Terra. Avant cela, son père plantait du poivron, de la laitue et de la tomate. Cette année, il a planté 3 000 m² de chanvre, une partie dans la serre et une partie à l’extérieur. « C’est un marché que je trouve intéressant, l’idée de créer une filière phytothérapie est dans l’air et ce n’est pas encore arrivé. »

Entre le partenaire et lui, le courant passe. Tous ceux qui ont un petit jardin, ils se retrouvent dans cette volonté d’innover, d’expérimenter, d’être pionnier dans une culture en devenir. « On change de technique, on tente quelque chose, on se trompe, on recommence », notamment Hugo Ferraris. La ferme s’adapte au bio et à la permaculture, il n’y a pas d’intrants chimiques et ils limitent l’utilisation d’énergie fossile ou d’eau. « Nous subissons toujours la sécheresse, nous devons sacrifier 1,5 hectare », a-t-il déclaré.

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Tout savoir-faire qu’ils acquièrent au fur et à mesure, ils le partagent entre eux. « On échange régulièrement, on analyse, explique Xemein Etchamendy. On teste différentes dates de plantation, on applique différentes techniques qu’on compare ensuite ».

Une plante stigmatisée

Une plante stigmatisée

Tout le monde s’accorde à dire que s’implanter sur ce marché est un pari. Bien que la culture et la commercialisation du CBD sous forme d’aliments ou de cosmétiques soient légales, la plante est toujours stigmatisée. « Nous n’avons aucune aide, aucune subvention, notamment en raison de la nature de l’usine », a déclaré Hugo Ferraris. Il est généralement associé à la marijuana qui contient du THC (tétrahydrocannabinol), la molécule responsable des effets psychoactifs.

Pas de quoi faire douter Xemein Etchamendy. « Je n’ai aucun doute car je connais la différence entre le CBD et le THC. »

L’huile produite par Ondo Terra est issue de variétés inscrites au catalogue européen et contient moins de 0,2% de THC. Il est utilisé pour améliorer le sommeil, réduire le stress ou la récupération musculaire. « Ce qui nous intéresse, ce sont les plantes médicinales », explique Hugo Ferraris. Le CBD est notre produit d’appel, mais nous finirons par nous étendre à d’autres plantes. »

Mais avant de trop se projeter, ils se sont concentrés sur le défi immédiat. « Notre gros sujet, c’est la vente », précise Emmanuel Ithurbide. Des milliers de flacons répartis dans 60 points de vente doivent désormais séduire les clients. « Il faut nourrir les plantes », a-t-il dit. C’est aussi l’idée derrière la création de cette filière locale, « pour libérer du temps pour se concentrer sur le marketing », a reconnu son associé.

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