Les 5 conseils de Stéphane Marie pour un jardin réussi cet automne

Connaître les besoins des plantes qui s’installent au jardin, prendre soin de son sol, apprendre la relativité du temps puis apprécier voire simplifier le jardinage : voici les principes des 5 précieux conseils de Stéphane Marie pour cet automne, et pour tous. la vie

Devant l’impressionnante foule de fans qui s’est formée lors de notre interview dans le lieu enchanteur de la garden party de Chantilly ce vendredi d’octobre, force est de constater qu’il n’est pas nécessaire de présenter Stéphane Marie. Parrain de l’événement, l’animateur vedette de l’émission « Silence ça Pousse ! » depuis 1998 il partage avec la générosité, la pédagogie et l’enthousiasme qu’il connaît ses riches astuces pour réussir notre potager en automne.

Connaître l’histoire des plantes de son jardin : un peu de culture avant les cultures

Connaître l’histoire des plantes de son jardin : un peu de culture avant les cultures

Stéphane Marie : « Chaque plante a une histoire passionnante, il faut la trouver. Peut-il provenir d’un climat différent du nôtre (température, altitude, subtropical), d’un tout autre endroit supposant une luminosité différente de ce que nous avons à offrir (prairie, sous, soleil), ou d’un autre sol (acide, calcaire) ? Tout cela nécessite une enquête. Un peu de culture ne fait pas de mal ! Une fois ces informations recueillies, je peux planter tant que je trouve un milieu équivalent dans mon jardin. Mais attention, le jardinage n’est pas une science exacte. Alors soyons optimistes.

Si je n’ai pas le sol parfait, j’essaie de fournir au moins un sol neutre pour ma plante. J’ai installé ma centrale et ensuite « passe à la galère » car il peut y avoir tellement d’impondérables !

Comme on ne gère pas tout, il faut observer et ne pas hésiter à transformer la plante jusqu’à trouver sa place idéale. Si j’ai commencé à jardiner en alimentant l’encyclopédie, j’ai aussi accepté de ne pas tout maîtriser. »

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Visiter d’autres jardins : s’ouvrir au Monde pour cultiver son propre jardin

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Stéphane Marie : « Il faut voir où poussent les plantes qui rêvent, où elles sont belles et deviennent observatrices. Je me souviens d’une sublime cascade d’iris japonais à flanc de falaise sur le lac Majeur : ces iris ne supportent que l’ombre. J’avais aussi ces fleurs chez moi, des iris fétides appelés aussi gamba d’iris, qui se sont perdus. J’ai fait le lien entre leurs besoins et cette belle cascade qui n’était remarquable que par son endroit ombragé. Je peux alors mettre mes rhizomes au bon endroit, contrairement à l’exposition initialement recommandée, et les fleurs vont enfin s’épanouir. C’est cette recherche qui est amusante. »

Jamais un sol nu au jardin : éloge du paillage

Jamais un sol nu au jardin : éloge du paillage

Stéphane Marie : « Tout comme dans la mode où les chaussures font toute la tenue, au jardin, c’est la terre qui fait tout ! Personne n’a le temps d’enlever les mauvaises herbes, surtout sur les massifs d’ornement. éroder pour éviter au maximum les entrées intempestives. Je ne connais pas la permaculture mais j’aime sa notion de circularité : tout doit s’équilibrer. Par exemple, j’ai dégrossi mon bois de taille, j’ai fait du bois ramial fragmenté (BCR) avec lequel je paille mes plates-bandes ou je composte pour enrichir mon sol plus tard Autre possibilité pour prendre soin du sol : en automne, aller ramasser les sacs poubelles pleins de feuilles de haricot au bord de la route départementale derrière chez moi avec ma vieille Méhari pour un paillage gratuit . Son PH est de 6,5, ce qui signifie qu’il est neutre. Cela fait un paillage parfait au potager, surtout pour mon chou. »

Réviser sa notion du temps : ode à la relativité du temps au jardin

Réviser sa notion du temps : ode à la relativité du temps au jardin

Stéphane Marie : « Dans la ville, les gens plantent un univers qui vous ressemble pour créer un décor un peu figé. Il faut penser à mélanger persistant et obsolète, car c’est ainsi qu’on marque l’année et qu’on enregistre le rythme des saisons dans le jardin. Le choisya fleurit deux fois par an, le jasmin ailé fleurit en septembre et deviendra rouge, un arbre tombé verra ses feuilles tomber avec le froid… Et un arbre nu en hiver ?

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Je suis aussi une adepte des bulbes : colchique, ail, iris du poète, etc., créent la surprise lorsqu’ils apparaissent à temps. Je les mets au milieu des vivaces, des arbustes… Et vous épargnerez un mauvais printemps des bulbes !

Enfin, je ne peux pas vous parler du temps passé au jardin sans évoquer le vice-roi de Noailles, une de ses passions était de faire pousser les choses sublimes qui fleurissent lors d’un déjeuner ensoleillé : cerises du Japon, pivoines, magnolias… Autant de plantes pour qui. il faut être là au bon moment. « .

Se simplifier le jardinage : assumer sa flemme et cultiver son plaisir

Se simplifier le jardinage : assumer sa flemme et cultiver son plaisir

Stéphane Marie : « Nous voulons tous faire pousser des fleurs mais nous avons de moins en moins de temps pour le faire. Et nous avons encore moins à piquer avec une fourchette ou une houe. Bien que ce soit un travail idéal pour se détendre, il est a priori rebutant. Puisqu’on n’a plus le temps de jardiner, plantons densément ! Une plantation rapprochée d’arbustes permet de créer l’ombre nécessaire pour que les mauvaises herbes ne puissent pas pousser.

Idem pour la taille, facilitez-vous la vie et rappelez-vous une chose simple : la taille est une tâche de fin d’hiver (sauf pour les pommiers). La plupart des gens ne sont pas des spécialistes, alors simplifiez.

Jardiner est une expérience, une pratique : on comprend le plaisir qu’on éprouve rien qu’à pratiquer, arroser, toucher… Les différents confinements vécus par chacun ont été des périodes de découverte pour beaucoup : on se retrouve chez soi concentré sur son des espaces et des rencontres se sont faits, des sensations se sont vécues. Nous avons jardiné en nous sentant bien ! »

Hyperactif, Stéphane Marie était présent en tant que parrain de la garden party de Chantilly, mais aussi ambassadeur des outils de jardinage Felco. Il signe également son dernier livre « 150 expressions amusantes pour cultiver son jardin », aux éditions Le Robert.