Depuis 2003, les Rendez-vous aux jardins ont été renouvelés avec un thème différent, dans le but de sensibiliser les visiteurs à l’importance de conserver, restaurer, créer et adapter les jardins au réchauffement climatique.
L’une des conséquences les plus évidentes de ce changement climatique est l’altération du rythme des saisons. Des périodes de plus en plus longues de chaleur et de sécheresse, des pluies abondantes provoquant de terribles inondations, des hivers de plus en plus doux, privant certaines espèces de repos végétatif et entraînant une floraison précoce, puis anéantie par des gelées tardives…
S’adapter

Le thème choisi par le ministère de la Culture pour les Rendez-vous aux jardins 2022 portera sur « les jardins face au changement climatique » (lire ci-dessous). Comment envisager la gestion des jardins privés ou publics, face au changement climatique ? Puisque « faire avec les limites de la nature plutôt que de la limiter » s’avère être le comportement le plus cohérent et vertueux à adopter, il va falloir s’adapter.
L’astuce jardinage de Marie Marcat : C’est le moment de s’adapter au climat
Ainsi, des essences naturellement présentes sur notre territoire comme les boulots, les tilleuls ou les chênes, s’affaiblissent… Il faut les remplacer par d’autres essences plus résistantes à la sécheresse, comme les mûriers, les gleditsia, les llédoners de Provence, les pins parasols ?
Des solutions existent. En voici quelques-unes pratiquées sur le territoire. Lors de la replantation des berges du Canal du Midi, les professionnels ont pris l’initiative de remplacer les 28 000 bananiers malades ou morts par des espèces plus résistantes à la sécheresse, comme le chêne.
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En effet, un groupe d’arbres fragilisé par la sécheresse est plus susceptible d’être attaqué par des insectes ou victime de maladies.
Dans le Jardin du Luxembourg à Paris, des centaines de châtaigniers ont été remplacés par des arbres plus adaptés au climat sec et chaud, tout en conservant l’échelle et la symétrie du tracé d’origine. Le Jardin des Tuileries, à Paris, est un autre exemple de gestion suivant une politique d’adaptation : Face aux difficultés rencontrées par les châtaigniers, fragilisés par le tassement du sol et les sécheresses successives, les responsables du jardin introduisent des essences plus rustiques, comme le cerisier, charme, orme ou encore sureau. Face aux longues périodes de sécheresse, le jardin sec (sans irrigation autre que l’eau du ciel) est une option de plus en plus prisée par les jardiniers et les paysagistes.
Conseils de jardinage de Marie Marcat : La floraison jaune d’or du cytise
Certaines espèces et variétés s’épanouissent bien malgré la faible abondance et la rareté des pluies. Pour preuve, les plantes sont naturellement équipées pour réfléchir la lumière, grâce au feuillage gris, recouvert d’un peu de duvet blanc. La création de jardins adaptés au réchauffement climatique commence, en effet, par le choix des végétaux qui le composent, aussi bien indigènes qu’acclimatés.
Faire avec les contraintes de la nature plutôt que contraindre la nature…
Ceux d’entre vous qui ont visité le Jardin de Marie, mon ancien jardin, ont pu découvrir le « jardin sec » inspiré de la garrigue de mon enfance, planté de thym, santoline, hypericum, hélicryse, ciste, lavande… Cette composition graphique c’est un bel exemple de l’adaptabilité des plantes, à condition, bien sûr, de leur fournir un sol bien drainé, proche de celui d’origine.
Concernant la question centrale de l’arrosage, il est important d’arroser abondamment sans habituer les plantes à un arrosage permanent. Le laisser sécher entre des arrosages importants encourage le système racinaire à creuser et à ancrer le sol. Enfin, des tontes moins fréquentes et des tailles moins sévères peuvent préserver les caractéristiques du milieu et le rendre plus résistant.