Les utilisateurs de CBD perdent leur permis de conduire parce que les tests de salive reviennent positifs

Bien que cela soit légal en France, le CBD serait chargé de retirer le permis de certains conducteurs. Avec seulement 0,3% de THC, le « cannabidiol » – nom complet du CBD – n’entre pas dans la liste des psychotropes. Cependant, les tests de salive pour les stupéfiants le confondent avec le cannabis.

Depuis janvier 2022, le CBD est officiellement autorisé en France. Selon la décision du Conseil d’État, la vente de CBD sous toutes ses formes – y compris les fleurs – est légale. La clarification est intervenue après plusieurs mois d’incertitude juridique.

Le CBD, qu’est-ce que c’est ?

CBD est l’abréviation du terme « cannabidiol ». C’est un produit dérivé du chanvre. Cette molécule est présente dans la fleur de cannabis, mais il ne faut pas la confondre avec le cannabis, qui a des effets euphorisants et hallucinogènes. Le CBD a des effets relaxants et anxiolytiques, sans provoquer d’addiction ni de troubles de l’attention. Le CBD n’est pas un médicament et, selon un rapport de l’OMS publié en 2017, il n’est pas nocif pour la santé.

Désormais en France les choses sont plus claires : la production et la vente de CBD sont autorisées. Sous certaines conditions, bien sûr. La teneur en tétrahydrocannabinol (THC) – principale molécule active du cannabis – doit être inférieure à 0,3 %, alors qu’elle varie entre 4 et 9 % dans l’herbe de cannabis, et entre 8 et 30 % dans la résine.

Les tests salivaires associent CBD et cannabis

Taux très faible, qui neutralise les effets narcotiques. Certainement un niveau insignifiant de THC, mais pas nul. La distinction est importante, car elle est à l’origine de certains retraits de permis de conduire, rapportent nos confrères de Paris.

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Dans d’autres exemples, une jeune femme d’une vingtaine d’années, consommatrice quotidienne de CBD, a été choquée lorsque son permis lui a été retiré après un contrôle de police il y a plus d’un an. Le test salivaire de drogue qu’elle a fait s’est révélé positif au cannabis : « D’abord ils m’ont fait gonfler le ballon pour voir si j’étais positif à l’alcool, bien sûr j’étais négatif. Parce que je n’étais pas ivre du tout ». test qui s’est révélé positif et j’ai été surpris. »

Sanction immédiate : permis de conduire suspendu et voiture saisie sur place. Cependant, le conducteur affirme qu’il n’a pas consommé de cannabis, seulement du CBD. Il n’y a aucun danger à être vigilant, ni à conduire, déclare-t-elle. « On considère que c’est inoffensif, quand je fume mon joint le soir avant de dormir je ne suis pas « high ». Oui, je suis détendu, j’ai le signal, comme fumer une cigarette, mais il n’y a pas d’effet psychotrope derrière », explique-t-il. la jeune femme.

« Une injustice inaccepetable »

Inoffensif certes, mais les 0,3% de THC du CBD vendu en France suffisent à rendre les tests salivaires positifs. Pour l’avocat de l’automobiliste, ce genre de confusion résulterait d’une politique pénale qui ignore certaines situations : « Cela équivaut à imposer une injustice inacceptable aux consommateurs de CBD, un produit parfaitement légal et non classé. En tant que stupéfiant. Oui les terribles conséquences, car ces personnes perdent leur permis de conduire pendant que la procédure se déroule.(…) Quand quelqu’un à l’initiative dit ‘j’ai utilisé du CBD’, cette personne va se dire ‘on va attendre le résultat’ de l’analyse’, nous accorderons alors à la personne le droit de demander une contre-analyse, en demandant au laboratoire de faire la distinction entre le CBD et le THC.

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Comme ça, ab initio, on évite la suspension provisoire, les tribunaux ne sont saisis de rien, et du coup notre innocence est immédiatement prouvée », raconte Antoine Régley, avocat au barreau de Lille.

Une nouvelle ambiguïté juridique émerge donc par rapport à la législation CBD. En matière de Sécurité Routière, conduire après avoir consommé du CBD peut être « légitimement déconseillé » – bien que non crédible pénalement – puisqu’il peut « entraîner la présence de THC dans la salive et l’organisme du conducteur, et donc compléter l’infraction », explique son porte-parole. pour l’organisation.