Le CBD, abréviation de cannabidiol, est une molécule non psychotrope du cannabis. Si sa consommation est légale en France, sous certaines conditions, il est déconseillé d’en prendre avant de conduire. Et c’est pourquoi.
Ils poussent comme des fleurs. Et ils sont de plus en plus nombreux. Ce sont des boutiques spécialisées dans le CBD qui vendent aussi bien des huiles essentielles que des bonbons ou des plantes. Cette molécule non psychotrope et non additive présente dans le cannabis est autorisée en France, d’autant qu’elle n’est pas considérée comme un produit stupéfiant. Cependant, il existe une règle : le taux de THC – delta-9-tétrahydrocannabinol, la molécule psychotrope du cannabis – doit être inférieur à 0,2 %. Alors si le CBD est légal, peut-on en consommer avant de conduire ?
Comme l’alcool, produit légal vendu en France dans divers lieux, le CBD fait mal le ménage avec la conduite. Déjà parce que cette molécule a des pouvoirs anti-anxiolytiques et anesthésiants, qui peuvent provoquer une baisse de concentration, voire des effets somnolents. Mais aussi parce que le THC, même à petite dose, peut être détecté lors d’un test de salive effectué par la police. C’est toute la complexité de la situation : le CBD est légal alors que le THC ne l’est pas. Et c’est précisément cette molécule qui sera détectée lors du contrôle.
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— Vigicarotte (@Vigicarotte) 8 février 2022
Comme l’indique le site du ministère de l’Intérieur à propos de la conduite sous l’effet de la drogue, « il est interdit de conduire un véhicule après avoir consommé des substances ou des plantes classées comme stupéfiants, quelle qu’en soit la quantité. La police utilise un test de salive pour détecter la prise de stupéfiants : cannabis, cocaïne, opiacés, ecstasy et amphétamines. Si la prise de stupéfiants est confirmée, 6 points sont déduits de votre permis de conduire. En plus, vous risquez une amende et une peine de prison. » Jusqu’à 4 500 euros et deux ans de prison.
Selon un avocat spécialisé en droit de la circulation interrogé par Charente Libre, « les produits CBD (huiles, bonbons, tisanes, e-liquides, etc.) contiennent jusqu’à 0,20 % de THC. Ils sont donc détectables au test salivaire (surtout s’ils ont été fumés). Cela signifie que si le test est positif, même si le montant est faible, le conducteur est fautif. Une erreur confirmée par cette affaire en Vendée. Lors de l’audience, le procureur a pris la parole pour dire : « Le CBD ne marche vraiment que si vous en consommez trop. Puis sort le THC, la substance active qui donne de la positivité à la drogue. Avec la fréquence de vos crises, par vous est le cas. Vous êtes donc coupable de conduite avec usage de stupéfiants. »
L’étude [#cannabismédical et conduite] 🇦🇺 prône l’absence de risque pour les médicaments contenant uniquement du #CBD. Mais une altération de la capacité à conduire 40 minutes après avoir consommé un médicament contenant du #THC, une altération non constatée 4 heures après consommation. https://t.co/nfvS7eJIxo
– Nicolas Authier (@NicolasAuthier_) 16 décembre 2020
En 2020, une étude australienne indiquait que CBD et conduite n’étaient pas incompatibles (bien que de légers changements aient été notés 40 minutes après la consommation) et que les effets disparaissaient dans les quatre heures. En attendant que les lois évoluent, fixant peut-être des niveaux limités de THC lors des tests de salive – comme un alcootest – il vaudra donc mieux attendre quelques heures avant de conduire au CBD…