Trois euros, sept euros, vingt euros… et bientôt zéro euros. Bien que le prix de la contraception d’urgence, dite « pilule du lendemain », varie entre les pharmacies et aussi selon le type de médicament, ces différences disparaîtront bientôt. A partir du 1er janvier 2023, la pilule du lendemain deviendra gratuite pour toutes les femmes sans ordonnance, quel que soit leur âge.
« Concernant la contraception féminine, nous renforçons (…) la protection des femmes en facilitant leur accès à la contraception d’urgence en pharmacie, gratuite et sans ordonnance, à tout âge », a déclaré le ministre de la Santé François Braun dans 20 Minutes.
Un coût multiplié par dix

Aujourd’hui, seuls 10% de la contraception d’urgence sont remboursés par l’assurance maladie. En effet, si 5,93 millions de boîtes de contraception d’urgence sont vendues chaque année en pharmacie, seules 540 000 d’entre elles sont actuellement remboursées par l’Assurance Maladie des femmes majeures. « Cela représente un coût d’assurance maladie d’environ 1,6 million d’euros », a expliqué la DSS à La Tribune, avant de noter que ce coût sera multiplié par dix à partir du 1er janvier 2023.
« La mesure qui permet à toutes les femmes de bénéficier d’une prise en charge complète de la contraception hormonale d’urgence sans ordonnance représente un coût d’environ 16 millions d’euros par an pour l’Assurance maladie », confirme La Tribune à la Direction de la Sécurité sociale.
Cet accès élargi à la contraception d’urgence gratuite constituera donc un nouveau poste de dépense pour l’Etat. Mais le ministère défend sa mesure en rappelant qu' »une grossesse sur trois n’est pas planifiée en France pour le moment » et que cette situation conduit six fois sur dix à une interruption volontaire de grossesse. « Un accès facilité à la contraception d’urgence permet de réduire le nombre de grossesses non planifiées », insiste le ministère.
« Le gouvernement prend des mesures concrètes pour que les femmes n’arrêtent plus d’utiliser la contraception d’urgence pour des raisons financières, principale raison de l’arrêt chez les femmes », a déclaré dans un communiqué Isabelle Rome, la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Aujourd’hui, la pilule est gratuite en pharmacie pour les mineurs et les femmes jusqu’à 25 ans (sur prescription médicale). Aussi, la gratuité de la contraception d’urgence pour toutes les femmes marque la fin d’une série de réformes. En effet, il était d’abord réservé aux filles mineures depuis 2002, aussi bien dans les pharmacies que dans les centres de santé sexuelle (anciennement centres de planning familial ou d’éducation), dans les centres de dépistage ou dans les hôpitaux scolaires.
Renforcer la santé sexuelle

Puis, le 1er janvier 2022, la pilule du lendemain est devenue gratuite pour les femmes de moins de 26 ans. Mais ce remboursement intégral de l’assurance maladie a interféré avec la possession de la seule ordonnance. Jusqu’à présent, les Françaises de plus de 25 ans devaient payer la contraception d’urgence et seulement 65 % du montant de ce médicament était remboursé s’il était prescrit.
Bien que certaines femmes, en situation de vulnérabilité, n’aient pas les moyens de s’offrir cette contraception d’urgence, l’objectif de cette nouvelle mesure est donc de les aider par une prise en charge globale et de surmonter ces inégalités de revenus.
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Une mesure jugée insuffisante

Si la pilule du lendemain gratuite est une avancée en termes d’accès aux médicaments, elle n’est pas suffisante pour certains. En effet, la contraception d’urgence ne sera gratuite qu’en pharmacie, mais qu’en est-il des autres points de vente ? « Cette mesure est une vraie avancée mais elle ne suffit pas, la contraception d’urgence doit être disponible à plus grande échelle », a déclaré à La Tribune une salariée du centre de santé sexuelle Cavé à Paris.
Quant aux pharmacies, un responsable parisien du Bateau Lavoir le confirme à La Tribune : « Les pharmacies sont le principal point de vente de la contraception d’urgence et il est plus difficile de s’en procurer ailleurs », avant de préciser « En tout cas, ce projet de loi est une excellente nouvelle ». «
Enfin, toujours sur le volet santé sexuelle, le gouvernement envisage également de rendre gratuit le dépistage des IST en vente libre pour les moins de 26 ans (actuellement lié au VIH uniquement), une mesure qui a également été présentée en conseil des ministres ce lundi. 26 septembre.
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Depuis le record abyssal de 2020 (près de 39 milliards), les pertes n’ont cessé de diminuer : moins de 25 milliards en 2021, 17,8 milliards cette année et, donc, 6,8 milliards sont attendus en 2023.
Un chiffre toutefois sujet à caution, car principalement dû à la fonte de la facture Covid-19 : la provision pour les tests et les vaccins passerait de plus de 11 milliards en 2022 à tout juste un milliard l’an prochain, un montant qui ‘n’ risque de s’avérer très insuffisante » pour couvrir les charges attendues, selon le Haut Conseil des finances publiques.
Comme les années précédentes, le budget ne prévoit pas d’économies dans les hôpitaux, mais il y a des économies de 1,1 milliard d’euros sur les médicaments, 250 millions sur les laboratoires d’analyses médicales, 150 millions sur l’imagerie médicale, et enfin 150 millions d’euros pour la complémentaire santé.
Le gouvernement veut augmenter de 10% les fraudes détectées (1,5 milliard d’euros cette année) et surtout en récupérer davantage avec un objectif fixé à 500 millions en 2024 (contre moins de 300 millions en 2019).
– Téléconsultations

Les arrêts de travail prescrits par téléconsultation d’un professionnel autre que le médecin traitant ou un médecin vu dans les 12 derniers mois ne seront plus remboursés, sauf exceptions.
– Tabac

Le prix du tabac « va augmenter comme l’inflation », a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne. Le gouvernement n’a pas précisé les bénéfices attendus, mais il précise que la fiscalité du tabac rapporte entre 13 et 14 milliards par an, contre un coût de 20 à 26 milliards d’euros pour l’assurance maladie.
– Vaccination
Les pharmaciens et les infirmières auront la possibilité de prescrire des vaccins. Les sages-femmes pourront vacciner davantage de personnes, et jusqu’à présent leur champ s’est limité aux femmes, aux enfants et aux proches des femmes enceintes.
– Etudes de médecine
L’internat des médecins de famille sera prolongé d’un an, avec des stages hors hôpital et « en priorité » dans les déserts médicaux, pour mieux les former à la pratique libérale et accompagner leur placement. Une concertation sera organisée pour trouver les « bonnes conditions » pour cette année supplémentaire, précise le ministère de la Santé.
– Intérim
Les jeunes aidants ne pourront plus travailler en intérim dès leur sortie de l’école, mais devront d’abord exercer « dans un autre cadre », salarié ou indépendant, « pour une durée minimale » qui sera déterminée par décret. Le gouvernement souligne que cette pratique « déstabilise les équipes » et coûte de plus en plus aux hôpitaux : 500 millions d’euros en 2013, plus de 1,4 milliard en 2018.
– Ehpad
Quelque 3 000 infirmiers et aides-soignants viendront renforcer les effectifs des EHPAD, première étape d’un plan qui vise à recruter 50 000 personnes supplémentaires d’ici 2027. A cela s’ajouteront 4 000 places supplémentaires en services de maintien à domicile.
– Enfants
L’aide financière versée aux familles accueillies par une assistante maternelle sera réévaluée, afin que leurs ayants droit restants soient les mêmes que si l’enfant bénéficiait d’une place en crèche.
Les familles monoparentales recevront désormais une aide financière pour la garde des enfants jusqu’à leur entrée au collège, et non plus jusqu’au début du CP. Et la pension alimentaire minimale qui leur sera versée par la CAF en cas de manquement de l’autre parent augmentera de 50 %, passant de 123 à 185 euros par mois.
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