PONT-SAINT-ESPRIT Les personnels de santé du territoire se structurent pour un meilleur accès aux soins

Favoriser l’accès aux soins, organiser un itinéraire pluriprofessionnel autour du patient, mener des actions de prévention et de dépistage… Tels sont les principaux objectifs des CPTS (Communautés Territoriales de Professionnels de Santé). Et pour les mener à bien ils ont besoin du soutien de l’Assurance maladie et de l’Agence régionale de santé, par le biais d’un accord interprofessionnel conventionnel.

Celui du CPTS Vallis Bona a été signé ce jeudi après-midi. C’est le quatrième à se concrétiser dans le Gard, après le CPTS « Regards » au nord et au nord-est de Nîmes, « Entre Chataîgne Et Micocoule » autour de Saint-Jean-du-Gard et Nemausa (Nîmes). Les quatre représentent une couverture de 44,5% de la population du département.

Le CPTS Vallis Bona couvre 22 communes du nord-est du Gard (entre Aiguèze, Montclus, Verfeuil et Pont-Saint-Esprit) et regroupera les deux centres de santé multiprofessionnels de Pont et Goudargues. Son périmètre comprend 240 professionnels de santé et 60 d’entre eux sont concernés par ce CPTS. Le projet est en cours depuis fin 2019. Cette signature « est le fruit d’un travail long et souvent épuisant. Nous tenons à remercier tous ceux qui ont participé. Cet investissement est la preuve manifeste d’un engagement fort de chacun pour rendre le domaine de la santé de notre secteur plus efficace, plus humain et plus rapide », souligne le Dr David Juge, médecin généraliste à Saint-Julien-de-Peyrolas et président de la CPTS. . Bona Vallées.

60% des médecins généralistes du territoire ont plus de 60 ans

Les CPTS sont aussi un moyen de réorganiser l’offre de soins, de rendre les territoires plus attractifs dans un contexte où « il n’y aura plus de médecins dans les années à venir », comme Claude Rols, délégué départemental de l’ARS (Agence régionale de santé) rappelé Occitanie. Cela semble compliqué dans ce territoire aux confins du Gard, du Vaucluse, de la Drôme et de l’Ardèche, où la situation est déjà tendue. Le nombre de médecins généralistes a subi une baisse de 30 % ces dernières années, passant de 20 médecins en 2011 à 14 en 2020. La commune de Pont-Saint-Esprit a été particulièrement touchée par cette évolution, qui ne devrait pas s’inverser dans les prochaines années. ans de temps. En effet, 60 % des médecins généralistes du territoire ont plus de 60 ans et vont donc bientôt prendre leur retraite, sans aucune certitude d’être remplacés. C’est 20 points de pourcentage de plus que la moyenne départementale.

Dans le même temps, la population du territoire vieillit, 23 % des habitants ayant plus de 65 ans. Et 17,2% de la population souffre de maladies chroniques comme le diabète 1 et 2, les cancers, l’insuffisance cardiaque, etc. qui nécessitent un suivi régulier. Pour maintenir et améliorer la prise en charge des patients malgré le risque de désertification médicale, les professionnels de santé du territoire passent par le CPTS pour entreprendre diverses actions. Son financement par la Caisse d’assurance maladie (CPAM) et par l’ARS peut atteindre jusqu’à 287 500 € par an.

Rendre le territoire attractif pour les médecins et améliorer les sorties d’hôpital des patients complexes

Dans le projet CPTS Vallis Dona, la première priorité sera de pouvoir apporter une réponse à chaque patient qui en fait la demande. Il existe d’autres missions tout aussi importantes comme celle de mieux accueillir les professionnels de santé, notamment en les déchargeant des tâches administratives afin qu’ils aient plus de temps à consacrer aux patients. « Nous avons beaucoup d’étudiants en médecine qui font des stages. Si nous pouvons leur montrer que le système fonctionne, si nous simplifions leur quotidien, cela les incitera à venir s’installer ici après leurs études », déclare David Juge.

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L’autre axe sera de mieux répondre aux urgences, notamment l’organisation des sorties hospitalières pour les patients complexes : « On aimerait qu’une personne de l’équipe puisse aller voir le patient à l’hôpital pour l’évaluer et le lien avec son domicile. Le week-end, trop souvent, nous voyons des patients retourner aux urgences après être rentrés chez eux. Côté prévention, les professionnels réfléchissent à organiser des actions autour du mal-être des adolescents, de la vaccination, du dépistage du cancer, etc.