Tout en annonçant une augmentation de 25 % du prix moyen de son billet, le patron de Ryanair a annoncé la fin d’une promotion qui permettait de voler pour 9,99 euros. Pour tout le temps ? Peut-être parce que l’UE est en train de finaliser un mécanisme qui rend le carburant aérien trop cher pour vendre des voyages en avion.
Fini les voyages en avion pour le prix d’un mojito en terrasse. Du moins chez Ryanair. Michael O’Leary a officiellement annoncé la fin d’une campagne promotionnelle qui permet, de temps à autre, d’acheter des billets (sans bagage) à 9,99 euros, voire 99 centimes.
Le patron de Ryanair a également annoncé dans la foulée que le prix moyen de son billet passerait de 40 à 50 euros, soit une augmentation de 25 %. Mais Ryanair ne fait que suivre la tendance générale. Toutes les compagnies aériennes ont tendance à augmenter le prix de leurs billets. Et cela est d’autant plus facile que la demande est forte, même si les prix sont bien plus élevés qu’avant la crise du Covid.
Voyager en avion coûte bien plus cher qu’en 2019

Par rapport à l’été 2019, le prix moyen des billets d’avion au départ de la France a augmenté de 21% sur les vols intérieurs. La hausse est plus modérée pour les vols vers l’Europe (+11 %) ou l’Amérique du Nord (+18 %), mais dépasse 40 % pour les destinations asiatiques. Cela montre clairement que la concurrence limite les hausses de prix. En raison de la guerre des prix avec les compagnies low-cost axées sur les vols intra-européens.
Peut-on être sûr que Ryanair ne débloquera pas son billet à moins de 10 euros, si le pétrole descend en dessous de 50 ou 60 dollars le baril ? Avec Michael O’Leary, on n’est jamais sûr de rien. Mais tous concourent à rendre ce retour impossible.
Les compagnies françaises rêvent d’un prix minimum à 350 euros l’aller-retour

Avec d’une part, les compagnies traditionnelles se battent pour le prix de base des billets. Le Syndicat national des compagnies aériennes françaises défend par exemple la fixation d’un tarif minimum de 350 euros aller-retour pour les vols intérieurs et de 450 euros pour les vols intra-européens.
Plusieurs pays ont également défendu cette idée. En 2020, l’Autriche, par exemple, veut introduire un prix de base de 40 euros par segment. Mais Bruxelles, y voyant une possible violation des règles du marché intérieur, a demandé à Vienne d’en revoir une copie. L’Union européenne reste attachée au principe de la liberté des prix, qui garantit une concurrence loyale.
Bruxelles veut jouer sur le prix du carburant pour en finir avec les billets trop peu chers

D’autre part, il milite pour le « verdissement » du transport aérien. Et entend donc inciter les entreprises à être plus vertueuses en réduisant leurs émissions de CO2. Il est prévu d’actionner deux leviers de concert : taxation progressive du kérosène et adjonction obligatoire de carburant durable au kérosène.
Ce qu’il faudrait augmenter, progressivement, c’est le coût du carburant et, par conséquent, le prix des billets. Cela rendrait de facto impossible le remboursement du billet à 10 euros de Ryanair.