Malgré les annonces gouvernementales et une série de communications rassurantes, les Français craignent pour l’avenir de leur quotidien professionnel, notamment dans le contexte d’emplois difficiles. Si l’exécutif affirme vouloir « améliorer la prise en compte des difficultés » au travail, dans les faits, toutes les procédures qui ont été mises en place depuis 2017 connaissent des échecs. Comme le rappelle Le Monde, après la présentation de la loi le 23 janvier, les syndicats ont débattu des dispositifs en place progressivement mis à mal depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017.
Ainsi, en 2014, la loi tourangelle a créé un compte de prévention des difficultés personnelles (C3P), qui permettait aux salariés exposés à des conditions de travail pénibles de cumuler des points pour financer une formation, mais aussi de réduire le temps de travail sans baisse de salaire et de partir à la retraite deux ans plus tôt. . Parmi les dix facteurs de risque, le gouvernement d’Emmanuel Macron en a supprimé quatre, excluant ainsi des travailleurs comme les déménageurs, les ouvriers du bâtiment ou les coiffeurs.
Réforme des retraites : la création d’un Fonds d’investissement pour la pénibilité
Afin de corriger ces lacunes, le gouvernement a décidé d’intégrer pleinement la notion de pénibilité dans la prochaine réforme des retraites. Il mentionne trois « risques ergonomiques » que sont le port de charges lourdes, les postures contraignantes et les vibrations mécaniques. Ils font désormais partie d’un nouveau fonds d’investissement pour la prévention de l’attrition.
L’exécutif précise que sa « mission sera le cofinancement d’actions de prévention avec les employeurs (sensibilisation, aménagement des postes de travail, formation et reconversion) au profit de ces salariés exposés ». Cependant, ce changement ne s’accompagne pas de la nouvelle possibilité de prendre sa retraite avant d’avoir atteint l’âge de la majorité. Ce difficile fonds d’investissement sera doté d’un milliard d’euros.
Réforme des retraites : d’autres changements majeurs pour la pénibilité
Grâce à la nouvelle réforme des retraites, le calcul des points de pénibilité pour les salariés exposés aux facteurs de risque C2P va être modifié. Le seuil du « travail de nuit » devrait passer de 120 à 100 nuits, tandis que le seuil du « travail posté alterné consécutif » passerait de 50 à 30 nuits. Au total, environ 60 000 personnes entreront au C2P.
Le gouvernement envisage également de supprimer les points C2P. La réforme des retraites devrait ainsi permettre aux salariés de cumuler plus de 100 points au cours de leur carrière, ce qui n’était pas autorisé jusqu’alors. Parallèlement, un suivi médical renforcé sera mis en place avec une visite obligatoire en fin de carrière à 61 ans dans le but d’encourager la retraite anticipée à 62 ans.