Santé : Amazon réussira-t-il à lancer le jeu ?

Cherchant à devenir un acteur légitime sur le marché très concurrentiel de la santé, le géant du e-commerce multiplie les acquisitions, dont celle du réseau de santé privé américain One Medical. Pourtant, alors que l’entreprise ne revoit pas ses ambitions à la baisse, son service de télémédecine Amazon Care, lancé en 2019, va disparaître d’ici la fin de l’année.

E-commerce, abonnement au streaming, mais aussi service cloud, Amazon continue d’étendre son conglomérat technologique. Le groupe a récemment annoncé l’acquisition de la société californienne One Médical, une plateforme de télémédecine spécialisée dans les consultations médicales. Plus précisément, l’entreprise offre à ses 765 000 membres une assistance renforcée par la technologie via une application pour prendre des rendez-vous dans 125 installations dans une vingtaine de villes des États-Unis. Pour un abonnement annuel de 200 $, les utilisateurs de ce service ont également accès à des séances en face à face ou en visio. De plus, ils peuvent profiter du chat médical 24h/24 et 7j/7, de la consolidation de leur dossier médical, des renouvellements d’ordonnances et d’une prise de rendez-vous simplifiée, ainsi que des rappels de vaccination. Neil Lindsay, vice-président des services de santé d’Amazon, insiste sur le fait que « les soins de santé figurent en tête de liste des expériences qui doivent être réinventées ». Cette acquisition de 3,9 milliards de dollars permettra ainsi d’élargir la pratique de santé d’Amazon, qui devrait répondre aux attentes des patients en matière de facilité d’accès, de rapidité et de personnalisation des parcours de soins.

Initialement mis en place pour les salariés de l’entreprise il y a à peine trois ans, le service de télémédecine d’Amazone Care sera arrêté fin 2022. Lors de son ouverture aux autres entreprises américaines en 2021, l’offre, qui comprend des consultations à domicile, n’a pas rencontré le succès escompté. . « Pas assez complète pour les grandes entreprises que nous ciblons, l’offre ne pourrait pas avoir de succès à long terme », pointe Neil Lindsay. La même année, Amazon abandonne la création de Haven, un projet censé révolutionner la couverture de l’assurance maladie et des soins aux États-Unis, et mené conjointement avec la société d’investissement Berkshire Hathaway et la banque JPMorgan Chase.

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« L’offre n’est pas assez complète pour les grandes entreprises que nous ciblons, elle ne pourrait donc pas avoir de succès à long terme »

Une expertise complémentaire à son offre actuelle

Si le leader de la vente en ligne semble perdre du terrain en matière de pénétration du marché de la santé, il peut tout de même compter sur ses offres associées. Alimenté par l’acquisition de la société de livraison de médicaments PillPack, Amazon a spécifiquement développé son service de pharmacie en ligne aux États-Unis, Amazon Pharmacy. Cette filiale s’inscrit dans la continuité naturelle des activités de One Medical, dont le PDG Amir Dan Rubin se félicite de la fusion. Il dit qu’il existe une énorme opportunité de « rendre l’expérience des soins de santé plus abordable, accessible et encore plus agréable pour les patients, les prestataires et les payeurs ». En plus de ces services, Amazon est également entré sur le marché du bracelet connecté en 2020 avec « Halo », un bracelet sans écran qui fonctionne via une application dédiée. De la mesure de la fréquence cardiaque à l’analyse de la tonalité vocale, il vise à aider et à évaluer la santé de ses utilisateurs. S’il répond aux demandes de simplification des consommateurs, à l’image du rachat de One Medical, son usage pose des questions de gouvernance, de réutilisation, sans oublier les choix stratégiques d’hébergement de données d’Amazon. Une diversification qu’il convient de surveiller attentivement.