Les compagnies d’ambulance n’ont pas de mains. 15.000 places doivent être pourvues, soit deux fois plus que l’an dernier, assurent les principales fédérations du secteur, qui demandent au gouvernement d’agir en matière de formation et de salaires pour « sortir de l’impasse ».
Selon des « retours de terrain », il manque « un quart des effectifs » dans le secteur des transports sanitaires, soit 15.000 salariés, contre environ 8.000 un an plus tôt, le président de la Chambre nationale des ambulances ( CNSA), Dominique Hunault. Une « augmentation exponentielle » attribuée à la réforme des « urgences préhospitalières », entrée en vigueur cet été, qui a généralisé des gardes, de jour comme de nuit, pour les ambulances privées – donc, plus sollicitées par le Samu-.
« Des mesures de très court terme »

Mais « si on n’a personne à mettre dans l’ambulance, on ne pourra pas répondre à toutes les demandes », a prévenu Thierry Schifano, président de la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS), qui réclame « beaucoup de mesures à court terme pour sortir de l’impasse.
Les deux fédérations veulent notamment « casser la barrière de l’examen du permis de conduire » pour « avoir des jeunes » dès 18 ans, au lieu de 21 actuellement. Ils souhaitent également développer la « validation des acquis de l’expérience » (VAE) pour attirer les aidants en reconversion.
« Rouvrir des négociations »

Les employeurs savent cependant qu’ils seront « contraints de rouvrir les négociations » sur les salaires, la hausse négociée en début d’année avec les syndicats qui a été rattrapée par les revalorisations du Smic liées à l’inflation, explique Thierry Schifano.
En ce sens, « nous n’avons pas assez de marges », assure Dominique Hunault, qui renvoie la balle aux pouvoirs publics, soit par une rallonge du budget de l’Assurance maladie, soit par des exonérations sociales et fiscales pour le travail de nuit.