Sécheresse : « Une façon gênante », de payer les fissures de sa maison,

Selon Olivier Moustacakis, directeur général d’Assurland, la taxe sur les contrats d’assurance habitation devrait donc être augmentée de 12% à 18% pour financer le fonds d’indemnisation en cas de fissure dans les immeubles.

« Le Fonds d’indemnisation des catastrophes naturelles est déficitaire », a déclaré Olivier Moustacakis, directeur général du comparateur d’assurances Assurland, jeudi 11 août à franceinfo. Cependant, alors que les canicules successives et la sécheresse prolongée frappent la France, les fissures sur les bâtiments se multiplient et « les assureurs prédisent que la facture va continuer à grimper ».

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« Pour rééquilibrer le système », estime Olivier Moustacakis, la taxe de 12% sur les contrats d’assurance habitation « doit être portée à 18% » pour alimenter le fonds d’indemnisation. Après l’apparition de fissures sur un bâtiment, « il faut que la ville soit déclarée catastrophe naturelle pour lancer le processus » et « c’est un peu comme un parcours du combattant ».

franceinfo : A-t-on une idée du délai moyen pour obtenir une indemnisation suite à l’apparition de fissures dues à la sécheresse ?

Olivier Moustacakis : La sécheresse est un problème très compliqué car la communauté doit avoir été déclarée catastrophe naturelle pour lancer le processus.

« Puisqu’il existe un contre-avis, cela peut malheureusement prendre des années, selon le type de fissure et son origine. Au bout de deux ans, près de la moitié des dossiers sont clôturés sans suite.

Olivier Moustacakis, PDG d’Assurland

Cette question est d’autant plus préoccupante que les assureurs anticipent une hausse des factures. De 1989 à 2011, il y a eu environ quinze milliards d’euros d’indemnisation de la sécheresse. D’aujourd’hui à 2050, ils prévoient 43 milliards d’euros.

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Cela signifie-t-il que les assureurs semblent devenir plus sélectifs chaque année ?

L’assureur n’est pas pointilleux. Il existe un fonds d’indemnisation des catastrophes naturelles alimenté par une taxe prélevée sur toutes les polices d’assurance habitation. Il était de 5,5 % en 1982 et est aujourd’hui de 12 %, mais cette branche des catastrophes naturelles est déficitaire puisqu’elle permet de récupérer 1,7 milliard d’euros, alors qu’en moyenne 2 milliards d’euros d’indemnisations sont versées chaque année. Il n’y a pas de solution miracle. La prévention en fait partie, mais elle ne fonctionne qu’à moyen et long terme grâce à des analyses de sol avant chaque nouvelle construction. Si l’on veut continuer avec ce système de solidarité aujourd’hui, les experts pensent que cette taxe doit être portée à 18% afin de rééquilibrer le système.

Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes qui seront concernées par ces fissures dans les bâtiments pour éviter toute déconvenue ?

Le problème est que lorsqu’il y a sécheresse, les effets ne deviennent visibles qu’après plusieurs années. Une fissure naissante ne se voit qu’après deux ans. Vous devez donc essayer de savoir s’il y a d’autres personnes dans votre quartier qui sont touchées par le même phénomène. A ce stade, vous devez contacter votre commune car elle devra constituer le dossier auprès du préfet. Ensuite, le gouvernement décide de déclarer ou non une catastrophe naturelle. Ensuite, vous pouvez prendre toutes les mesures. C’est un petit parcours d’obstacles.