Soldes d’hiver 2022 : grosse déception chez les commerçants

78% des acheteurs parisiens sont insatisfaits de leur prestation lors des soldes d’hiver. Il s’agit de l’émergence des commandes en ligne et surtout du retour du télétravail obligatoire en période de soldes.

FirmaŻycie biznes Publié le 17 février 2022 à 8h00, Margot HERRADA

Cela n’a échappé à personne : début 2022, les magasins parisiens ont connu une forte baisse de fréquentation lors des soldes d’hiver. Lancée le 12 janvier, elle a surtout déçu les commerçants parisiens, selon une enquête de l’Observatoire économique régional (Crocis) de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris Île-de-France.

Un après-fêtes en demi-teinte

Un après-fêtes en demi-teinte

Malgré un début de saison réussi et des fêtes de fin d’année relativement satisfaisantes, la reprise de l’épidémie et la reprise du télétravail ont calmé la dynamique habituelle des soldes d’hiver. 78% des commerçants parisiens interrogés ne sont pas satisfaits du résultat des ventes et 40% d’entre eux n’ont pas généré de chiffre d’affaires supplémentaire par rapport au mois normal. Pour 59% de ces acheteurs, le chiffre d’affaires a légèrement augmenté avec les ventes, mais n’a pas dépassé 10%, ce qui a poussé plus de la moitié des répondants à dire que le résultat des ventes cet hiver est inférieur à celui de l’hiver dernier.

La crise sanitaire, principale cause de cet échec commercial

La crise sanitaire, principale cause de cet échec commercial

« Il y avait beaucoup de clients dans le quartier qui venaient déjeuner et on ne les voit plus », raconte le commerçant du 8e. Même les ventes privées n’ont pas suffi à attirer les consommateurs dans les magasins : si 76% des commerçants interrogés l’ont fait, plus de la moitié d’entre eux jugent le résultat très décevant.

À Lire  Cette année, le fisc et les notaires ont déjà consulté des comptes bancaires près de 100 000 fois

Force est de constater que la crise sanitaire a eu un impact sur l’activité des commerçants, notamment en cette période de braderie, où le télétravail est obligatoire trois jours par semaine du 3 janvier au 2 février, et elle condamne cette période. Une situation que Dominique Restino, président de la CCI Paris Île-de-France a jugée « vraiment préoccupante ». En effet, qu’il s’agisse du télétravail, de la peur de contracter un virus ou du shopping en ligne qui est plus amusant qu’en magasin, la grande majorité des vendeurs interrogés (71%) pensent que les acheteurs d’avant la crise préfèrent désormais commander en ligne.

Les soldes, démodées

Les ventes seront-elles dépassées face aux ventes privées et au Black Friday ? Les articles à prix réduits ne manquent pas toute l’année et 53 % des détaillants qui ont mis en place le Black Friday en novembre en sont relativement satisfaits. La consommation se rapproche de plus en plus des achats en ligne, et les ventes ne comptent plus vraiment, comme en témoignent les résultats de janvier pour les commerçants, identiques à n’importe quel autre mois de l’année pour 78% des répondants. Selon ces commerçants, le problème est aussi celui du pouvoir d’achat. C’est ce que confirme le gérant du magasin de vêtements : « les clients sont très attentifs aux prix, on voit qu’ils ont des problèmes de pouvoir d’achat, ils ne font que des achats utiles, rarement pour le plaisir ». La conséquence de ce type de consommation a un impact direct sur le chiffre d’affaires des commerçants qui estiment que pour les aider, une baisse de loyer ou une aide au paiement serait nécessaire. « Les efforts continus des commerçants pour s’adapter à de nombreux obstacles rencontrés au cours des deux dernières années, notamment les fermetures, le respect des indices, le télétravail, etc., ont nécessité une certaine résilience de la part des commerçants », explique Dominique Restino. Une résilience qu’il serait bon de soutenir sur le long terme avec une aide constante.

À Lire  Amazon Sales : TOP 10 des bons plans High-Tech à ne pas manquer !