« Tabac est une droguerie du quotidien » : Gironde…

Par Christine Morice – c.morice@sudouest.frPublié le 27/01/2023 à 14h43Mis à jour le 27/01/2023 à 17h13

Le président national de la Confédération des buralistes, Philippe Coy, est venu saluer la diversification des services du bar-tabac Le Perroquet, à Mérignac, membre du réseau Local Utility Trader, alors que l’Etat vient d’annoncer un plan d’aides financières pour le métier

« Nous ne sommes pas de vilains distributeurs de tabac, nous sommes des marchands de services publics locaux. « Philippe Coy, le président national de la Confédération des buralistes, n’a pas mâché ses mots, vendredi 20 janvier, à Mérignac. Ce commerçant, lui-même basé à Lescar (64) est venu, en ami, assister à l’inauguration des travaux de transformation menés au sein du bar-tabac Le Perroquet. Ce qui fut longtemps tenu par Joaquim Rompante, ancien président des buralistes…

« Nous ne sommes pas de vilains distributeurs de tabac, nous sommes des marchands de services publics locaux. « Philippe Coy, le président national de la Confédération des buralistes, n’a pas mâché ses mots, vendredi 20 janvier, à Mérignac. Ce commerçant, lui-même basé à Lescar (64) est venu, en ami, assister à l’inauguration des travaux de transformation menés au sein du bar-tabac Le Perroquet. Laquelle a longtemps été tenue par Joaquim Rompante, ancien président des buralistes de Gironde, qui a passé le relais, en 2019, à son fils Frédéric.

Se diversifier

Alors que les nombreux clients se pressaient au comptoir, ce rendez-vous visait à marquer l’entrée de ce bar-tabac, doublé d’une brasserie, dans le réseau national des commerçants de proximité. Ceux qui se modernisent et acceptent de diversifier leurs offres de services. Une adaptation nécessaire, selon le président national, qui implique une grande variété d’initiatives. La dernière en date, ici au Perroquet, concerne la mise en place d’un système de paiement local régi par la direction générale des finances publiques. Il permet à l’usager de se rendre chez son buraliste pour régler par exemple ses impôts ou ses amendes. L’idée est de traiter, prochainement, les factures de restauration scolaire, de crèche ou d’hôpital public. Des innovations qui ont nécessité la formation du personnel.

Quelques chiffres

La Gironde compte actuellement 519 buralistes actifs selon la Confédération nationale des buralistes. Ils sont 23 230 dans le pays, dont 2 596 en Nouvelle-Aquitaine. Dans notre département, 51% des buralistes sont à la tête d’un marchand de journaux et 35% sont à la tête d’un bar ou d’un bar presse. 430 buralistes girondins ont mis en place un partenariat avec La Poste ou ont choisi de servir de relais colis. Ils sont 399 à avoir accepté de se former à la gestion d’un système de paiement local.

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Dès février 2023, Le Perroquet proposera également le système de paiement Nirio en partenariat avec La Française des jeux. Elle concernera le règlement des impayés des locataires des bailleurs sociaux, des factures des opérateurs téléphoniques ou encore des fournisseurs d’énergie. Ces dernières années, cette entreprise de Mérignac a déjà ajouté d’autres cordes à son arc, en plus du PMU, de la presse ou du « snacking ». Elle s’est adaptée au développement de la cigarette électronique et commercialise même des produits à base de CBD. En plein dans le concept prôné par le président national de la Confédération, pour qui le buraliste doit être « la droguerie du quotidien des Français, au plus près de ceux qui sont éloignés ou qui recherchent le contact humain ». Certains membres de la profession proposent également une offre postale ou encore des points relais colis ouverts.

« S’adapter pour survivre »

De son comptoir, Frédéric Rompante, qui a reçu une aide de 30 000 euros de l’Etat pour la rénovation intérieure et extérieure de son établissement, est pleinement conscient des enjeux et se réjouit de voir un nouveau public pousser la porte. Ce qui ne veut pas dire que le tabac ne compte plus. « Cela représente encore la moitié de notre chiffre d’affaires », a-t-il précisé. Le volume a diminué, mais comme les prix ont augmenté, l’équilibre se maintient. Une analyse confirmée par Joaquim Rompante, le papa, jamais très loin. Pour cet homme de 68 ans, qui a quitté son Portugal natal pour la France en 1966, la diversification des activités du buraliste n’est pas nouvelle. Il vendait lui-même autrefois « du fil à coudre et des aiguilles ». « Pour survivre, il faut s’adapter. Si on n’avance pas, c’est la fin », raconte ce retraité qui a vu certains collègues fermer boutique. « Aujourd’hui il y a environ 500 buralistes en Gironde, mais j’ai eu une époque où on était autour de 800 », raconte-t-il.

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Fabien Cottereau / « SUD OUEST »

Au moment des prises de parole, plusieurs personnalités locales ont pris la parole. Ce fut le cas de Jean-François Clédel, président de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de Nouvelle-Aquitaine, partenaires des buralistes pour la réalisation d’audits avant les travaux de transformation. Ou encore le député Éric Pouillat (Renaissance), qui a insisté sur les aides mises en place par le gouvernement. En effet, comme l’a rappelé Philippe Coy, la Confédération nationale des buralistes vient de signer une convention avec Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, portant sur un plan d’aide de 290 millions d’euros sur cinq ans.